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Essonne : les travaux de construction du collège retardés à Fleury-Mérogis

Le collectif
Le collectif « Oui au collège, mais pas sur les jardins » et la municipalité s’affrontent par banderoles interposées (©Actu Essonne / T.F.)

Le démarrage des travaux de construction du collège de Fleury-Mérogis (Essonne), dont l’emplacement est source de vifs débats depuis des années, va être retardé. Encore.

Et pour cause, mardi 14 février 2023, la juge des référés du tribunal judiciaire d’Évry-Courcouronnes s’est estimée incompétente pour déterminer si la parcelle des jardins familiaux appartient au domaine privé ou public de la commune, et a renvoyé cette question au tribunal administratif de Versailles.

Dans la foulée de cette décision, la municipalité faisait évidemment grise mine : « il parait regrettable qu’une petite minorité d’individus, dont certains n’habitent même pas la commune, puissent bloquer ainsi un projet aussi capital ».

Le maire Olivier Corzani met en péril le projet en s’obstinant.

Abdel Yassine, membre du collectif d’habitants baptisé « Oui au collège, mais pas sur les jardins »

Sur le principe de base, les deux parties sont pourtant sur la même longueur d’onde : Fleury-Mérogis, ville de plus de 10 000 habitants, a besoin d’un collège. Ce qui coince depuis de longs mois, c’est le choix de l’emplacement. 

La Ville avait rapidement identifié un terrain : une parcelle d’1,7 hectare, au 123 rue du bois des Chaqueux. Mais cet espace naturel est occupé par l’association des jardins familiaux.

« C’est un lieu d’excellence pour la protection de la biodiversité. Il y a quelques mois, une espèce protégée de mante religieuse y a par exemple été découvert. C’est aussi un lieu de culture vivrière et d’histoire populaire… », insiste l’ancien élu d’opposition Abdel Yassine.

Argument supplémentaire de l’association : les jardins familiaux sont nichés à seulement quelques centaines de mètres de la zone protégée de la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis.

Afin de tenter d’infléchir la décision du maire, le collectif avait proposé un autre terrain, celui qui devait, dès la fin des années 70, accueillir un collège…

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Le futur collège sur une décharge polluée à l’amiante et aux hydrocarbures ?

Une proposition balayé d’un revers de la main par la Ville, qui s’indignait en 2021 par la voix d’Olivier Corzani : « ces personnes osent défendre l’idée aberrante d’un collège sur une décharge polluée à l’amiante et aux hydrocarbures ».

Ce à quoi Abdel Yassine rétorque que « trois études ont été menées sur ce terrain, par David Derrouet, Aline Cabeza et, enfin, Olivier Corzani. Sur les trois études, les deux premières n’ont révélé aucune trace de pollution, la troisième a décelé des traces éparses, mais par sur la pointe nord du terrain ».

Inaudible pour la municipalité qui avait, ensuite, initié une action en justice dans le but d’expulser les jardiniers des jardins familiaux. Mais, après une médiation inopérante, le tribunal judicaire s’est finalement déclaré incompétent en février 2023.

Une livraison pas avant 2030 pour le collège ?

« C’est une victoire pour nous, pour les 64 familles qui vont pouvoir produire des tomates pour cet été, mais cela met en péril le projet de collège… Alors que le collectif veut les deux, l’écologie et le collège ! », martèle Abdel Yassine. 

Celui-ci craint d’ailleurs que la livraison de ce dernier, dont l’ouverture était initialement prévue pour la rentrée 2024, soit très largement repoussée dans le temps. « Entre la décision du tribunal administratif, la modification du Plan Local d’Urbanisme (PLU), ou la relocalisation des Jardins Familiaux, cela va nous emmener au moins en 20230… »

Afin d’accélérer le processus, le collectif souhaiterait en parallèle avoir le soutien du président du Conseil Départemental, François Durovray. « Il mène une politique de protection de la biodiversité, nous voulons le rencontrer », argue Abdel Yassine. 

Les années défilent, mais le bras de fer ne semble pas perdre en intensité.

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