Par Sudouest.fr
Accusé de meurtre en 1994, Lamar Johnson, 22 ans au moment des faits, a toujours indiqué qu’il se trouvait avec sa compagne
Vingt-huit ans d’attente. Lamar Johnson, un Afro-Américain emprisonné alors qu’il a toujours clamé son innocence, vient d’être libéré rapporte BFMTV. La procureure de la ville de Saint-Louis (États-Unis), Kim Gardner, a annulé mardi 14 février la condamnation à perpétuité prononcée contre l’homme aujourd’hui âgé de 50 ans.
L’affaire remonte à 1994. Lamar Johnson avait été reconnu coupable du meurtre de Marcus Boyd, 25 ans, dans un prétendu conflit lié à un trafic de stupéfiants. Selon l’enquête, l’homme avait été abattu par deux hommes masqués. Deux individus avaient été désignés responsables par la justice : Lamar Johnson et Phil Campbell. Ce dernier, qui avait plaidé coupable, a purgé une peine de sept ans de prison.
« Un homme de 46 ans, en prison pour plusieurs meurtres, avait déjà affirmé à la police qu’il avait voulu cambrioler Marcus Boyd en compagnie de Campbell, l’autre accusé dans cette affaire, et que Lamar Johnson n’était pas présent à ce moment-là »
De son côté, Lamar Johnson, qui avait 22 ans au moment des faits, a toujours clamé son innocence. Il avait un alibi. Selon ses dires, au moment des faits, il se trouvait avec sa compagne à plusieurs kilomètres du lieu du meurtre. Pour prouver son innocence, les équipes de la procureure ont été secondées par des membres d’Innocence Project. Il s’agit d’une association qui œuvre à démontrer l’innocence d’individus condamnés par erreur.
Un témoin revient sur ses déclarations
À l’occasion d’une audience qui s’est tenue en décembre 2022, il a été établi que Lamar Johnson avait passé la soirée avec sa compagne de l’époque, Erika Barrow. Il ne s’était absenté que cinq minutes pour vendre de la drogue. Un temps insuffisant pour rejoindre le lieu du crime. Un homme de 46 ans, en prison pour plusieurs meurtres, avait déjà affirmé à la police qu’il avait voulu cambrioler Marcus Boyd en compagnie de Campbell, l’autre accusé dans cette affaire, et que Lamar Johnson n’était pas présent à ce moment-là.
Un dernier témoin, qui achetait de la drogue à la victime, avait désigné Lamar Johnson comme l’un des tueurs. Mais il a depuis affirmé qu’il avait rédigé ces accusations « sous la pression » des policiers. La révision de cette condamnation a conduit à la mise en place d’une nouvelle loi qui permet d’obtenir une audience plus facilement en cas de nouvelles preuves à apporter pour innocenter un individu condamné par la justice.