
Mauvaise nouvelle pour les propriétaires d’un bien immobilier à Bordeaux. Comme il le confirme à actu.fr, Pierre Hurmic s’est résolu à une hausse de 4,53% de la taxe foncière en 2023 en raison de l’inflation qui plombe les finances de la mairie.
Cette décision doit encore être votée à l’occasion du prochain conseil municipal, programmé le 7 mars 2023, où le budget de la Ville sera soumis au vote des élus mais l’opposition n’a pas attendu d’être au Palais Rohan pour contester la conclusion du rapport d’orientation budgétaire (ROB) sur l’exercice 2023.
Le groupe de Nicolas Florian propose un contre-budget
Nicolas Florian, l’ancien maire LR de Bordeaux, estime que la municipalité « fait les poches des Bordelais ». Avec le groupe d’opposition Bordeaux Ensemble, il a proposé un contre-budget qu’il compte présenter en conseil municipal. Ce plan de réduction du train de vie de la collectivité prévoit près de 5 millions d’euros d’économies, sans toucher à la fiscalité.
Sur les frais de gestion, on doit pouvoir économiser un million d’euros en faisant des imprimés en moins, des déplacements en moins, des réceptions en moins… Pareil, on peut économiser un million d’euros sur les grands contrats de prestation. Enfin, sur les frais de personnel, on doit pouvoir réorganiser les choses plutôt que de faire toujours de nouvelles embauches. Ce ne sont pas les pistes qui manquent pour faire des économies.
« Je suis obligé d’augmenter les impôts locaux pour maintenir une qualité de service public, rétorque Pierre Hurmic. Certes, on aurait pu réduire nos investissements mais on n’a pas envie de le faire car on est en train de réaliser la transition écologique du territoire, qui était un engagement fort de cette mandature, et ça demande des investissements lourds. »
« L’urgence climatique cède sa place à l’urgence fiscale »
Sur ce point, Bordeaux Ensemble juge que la municipalité a conduit des projets au coût maximal et au gain écologique minimal, prenant pour exemple la végétalisation de la place Pey-Berland que les élus d’opposition apparentent à du « greenwashing » ou encore la plantation de micro-forêts dont l’efficacité écologique est contestée par une chercheuse de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement, qu’actu.fr avait interrogée en avril 2021.
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Bref, on s’éloigne du débat sur la fiscalité. À ce propos justement, le groupe d’opposition Renouveau Bordeaux mené par Thomas Cazenave (Renaissance) dénonce « un coup de massue pour les Bordelais » – ou du moins pour une partie d’entre eux, car seuls 32% des ménages bordelais sont propriétaires de leur logement.
« L’urgence climatique cède sa place à l’urgence fiscale à Bordeaux. Ainsi, les efforts successifs de l’État pour rendre du pouvoir d’achat aux Français ne profiteront pas aux
Bordelais : ce que l’État leur a donné, Pierre Hurmic leur reprend », peut-on lire dans le communiqué, en référence à la suppression de la taxe d’habitation et de la redevance audiovisuelle ou au bouclier tarifaire établi pour lutter contre la hausse des prix de l’énergie.
Pierre Hurmic envisage de revenir en arrière
Un bouclier tarifaire dont n’a pas pu bénéficier la municipalité de Bordeaux, qui a annoncé il y a quelques mois être confrontée à une facture énergétique « multipliée par trois ». Et les mesures de sobriété prises, à l’image de l’extinction de l’éclairage public la nuit dans plusieurs quartiers, sont insuffisantes pour rééquilibrer les finances.
Avec cette hausse des impôts locaux, la mairie compte bien traverser ce choc inflationniste sans avoir à faire des renoncements sur sa politique écologique et sociale. Et après ? « Si nos charges devaient diminuer à l’avenir, je crois que ce serait cohérent de réviser aussi notre politique fiscale », annonce à actu.fr le maire EELV de Bordeaux.
Contacté comme les autres, le groupe d’opposition Bordeaux en luttes – dont Philippe Poutou est le chef de file – n’a pas répondu à nos sollicitations.