On savait qu’elle avait été tuée par une vingtaine de coups de couteau. Mais jusqu’à présent, peu d’éléments de l’enquête (une information judiciaire a été ouverte, menée par un juge d’instruction) ont filtré. Selon la partie civile, les premiers éléments laissent entrevoir la piste de violences conjugales de longue date. « C’est typiquement un tragique cas d’école où on aurait pu empêcher la mort d’une femme s’il n’y avait pas eu des défaillances des services de police », estime Me Jade Dousselin. Cette avocate parisienne défend les intérêts de la famille de la victime.
Elle affirme que Nadia Nay a fait l’objet de « violences répétées sur du long terme ». Les premières interventions de la police au domicile du couple qu’elle formait avec Philippe Marin auraient été enregistrées en janvier 2017, un an avant leur mariage.
« La victime a été admise à l’hôpital plusieurs fois et a dénoncé des coups et des étranglements », raconte Me Dousselin. Dès lors, une question se pose : la réaction de la justice a-t-elle été à la hauteur ?
archives Joël SAGET/AFP
« Un drame et une honte »
Le parquet de Périgueux n’a pas souhaité répondre à nos questions. De son côté, l’avocate de sa famille ajoute : « Aucune des alertes n’a été prise en compte sérieusement. S’il n’y avait pas eu des défaillances, ce meurtre aurait pu être évité. Certains faits divers laissent entrevoir des signes précurseurs. Là, on est dans ce cas. Il y avait des signaux forts. C’est un drame et une honte. » Pour étayer ses dires, Me Dousselin parle d’« au moins un classement sans suite ».
Si le commissariat de Périgueux ne communique pas, une source proche de l’enquête confie à « Sud Ouest » que « toute la procédure antérieure a été réalisée dans les règles ». La juridiction est en tout cas connue pour mener, d’habitude, une politique très engagée en matière de violences conjugales.
