
C’est un coup de tonnerre qui a frappé le petit monde du football amateur. Bretteville-sur-Odon (R2) réputé pour son ambiance familiale, a annoncé ce samedi 28 janvier 2023 le limogeage de son entraîneur Christophe Fortin. Six mois après son arrivée, le technicien est remercié au cœur de l’hiver en raison de « différences de points de vue », aux dires du président Cédric Garnier.
Un fil était cassé. La mayonnaise n’a pas pris avec l’ensemble du groupe. On a essayé d’aller au bout. Malheureusement, ça n’a pas marché.
La décision a surpris tout le monde. Certes, l’atmosphère avait été tendue en début de saison. Christophe Fortin avait remis sa démission par deux fois aux dirigeants. Elle avait été refusée. Depuis, coach et joueurs avaient trouvé un équilibre de fonctionnement et les résultats étaient au rendez-vous. Malgré deux points de pénalité, Bretteville est en dehors de la zone rouge à l’approche de la mi-saison.
« Ça me fait mal au cœur »
Pour une équipe à qui on annonçait le pire, suite à la cascade de départs enregistrée en raison de la non-conformité du club avec les obligations liées à l’arbitrage, le bilan provisoire est plutôt très bon. Christophe Fortin était stupéfait, ce samedi matin, d’apprendre son éviction.
C’est un manque de respect, un manque de moralité, un manque de politesse. Je suis abattu. Ce n’est pas simple d’accepter l’inacceptable. Ça me fait vraiment mal au cœur.
Christophe Fortin avait « senti qu’il y avait quelques soucis » dès le mois de novembre. Mais il était loin de s’imaginer un tel dénouement. « Le président me disait encore la semaine dernière qu’il était fier de moi, fier de nos résultats. On est la seule équipe senior du club à avoir la tête hors de l’eau. »
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« Amener un second souffle »
Les quatre victoires enregistrées jusqu’à présent, qui permettent d’avoir deux longueurs d’avance sur la ligne de flottaison, n’ont pas suffi à rassurer Cédric Garnier. Même quand elles dépassent bien des pronostics.
On voulait amener un second souffle. On sentait qu’il n’y avait plus beaucoup de motivation chez les joueurs. J’étais inquiet pour la deuxième partie de saison.
Christophe Fortin n’avait pourtant pas ménagé sa peine pour préparer ses troupes. Son investissement, qui s’observait dans sa manière de vivre intensément les rencontres, faisait peu de doute. « Quand vous ne voulez plus de votre chien, vous dites qu’il a la rage, déplore l’ancien joueur professionnel. Les reproches ne sont pas fondés. »
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Un gros CV en approche
Le coach en est d’autant plus persuadé que s’il part, c’est pour être remplacé par un nom « éminent ». Bretteville-sur-Odon devrait annoncer dès ce week-end l’identité de son successeur. Au gros CV. « Il y a des opportunités dans la vie qu’il ne faut pas refuser, estime Cédric Garnier. C’est la vie du football. »
Pendant longtemps, ça n’a toutefois pas été la vie du LCBO, un club qui s’est toujours battu avec ses petits moyens et son grand cœur. Christophe Fortin, personnalité entière, atypique par certains égards mais droit dans ses bottes, fait les frais du revirement. Il part – ouvert à d’autres projets – en pouvant se regarder dans la glace. Le travail a été fait.