
11e sur 12 dans le groupe A de D2 du Championnat de France de football féminin avec le FC Nantes, Claire Lelarge, 29 ans, originaire de Coulongé dans la Sarthe raconte ses débuts dans le football, son ascension vers l’élite jusqu’à l’obtention d’un contrat professionnel avec le FCNA en 2021.
Évoluant au poste de milieu de terrain, elle revient également sur la saison 2022-2023, en cours.
Claire Lelarge, cette saison est difficile pour votre club, pourquoi ?
Le fait d’avoir changé l’équipe dans sa grande majorité avant le début du championnat nous a mis en péril. 15 nouvelles joueuses sont arrivées. Il a fallu apprendre à se connaître. On a pu trouver des automatismes, mais tardivement. L’objectif du début de saison qui consistait à jouer les premiers rôles comme l’an passé (le club manque la montée en D1 d’un point seulement-NDLR) a vite changé. Aujourd’hui, on vise le maintien alors que les championnats vont changer l’an prochain. Il n’y aura plus qu’un seul groupe de D2 à 18 clubs et un de D3 sera créé. Ce qui veut dire que cette saison, les six derniers de notre championnat vont descendre.
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Jouer chaque match comme des matchs de coupe.
Depuis la trêve vous êtes toutefois sur une belle dynamique, tant en championnat qu’en Coupe de France.
À 11 journées de la fin du championnat, on est 11e sur 12 à cinq points du premier non relégable. On va jouer chaque match comme des matchs de coupe. Tous nos adversaires ou presque seront des concurrents directs à la descente. Celui qui perd sera dans l’embarras. On reste sur une série de quatre matchs sans défaite, c’est bon signe. On a gagné contre Metz et Saint-Malo et dimanche, on reçoit La Roche-sur-Yon (dimanche 5 février 2023 – NDLR), juste devant nous. Ce sera encore un gros match.
Comment voyez-vous la fin du championnat de D2 ?
On est très motivées. Le fait d’avoir gagné depuis la trêve nous a reboostées. L’ambiance est bonne entre nous. Il y a de la concurrence, car les jeunes qui sont arrivées en début de saison nous poussent, mais on croit à notre maintien en D2.
Le football, je ne pouvais pas y échapper.
Racontez-nous vos débuts dans le football.
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J’ai débuté toute petite à Coulongé. Il n’y avait pas de compétition, seulement des entrainements. Ma 1re licence, c’est en U9 au Lude que je l’ai eue. À l’époque, je jouais avec des garçons et c’était compliqué pour moi. Les gars ne voulaient pas me passer le ballon. Au bout de la 1re saison, je me suis mise à la boxe à Aubigné-Racan, mais comme le foot me manquait, je suis revenue au Lude. Là, les gars sont devenus des copains. J’ai même fait une demande de dérogation à la Ligue pour rester jouer avec eux, je me sentais bien au Lude. On m’a dit ok mais à condition que je participe à des stages.
Et comment s’est passé le premier ?
C’était à Sablé-sur-Sarthe, je ne voulais pas y aller. Moi, ce que je voulais c’était jouer avec mes potes. Après cette sélection, j’ai été prise en sport études, direction le lycée Sud du Mans en seconde. Tous les jours, je faisais 2 h d’entrainement, plus les matchs. Là, Le Mans FC s’est intéressé à moi. J’ai eu ma 1re licence là-bas à 14 ans, en 2008. Je jouais en 3e division avec l’équipe B. En catégorie U19, j’ai joué en D1 (le plus haut niveau en France). J’avais alors 17 ans. J’ai fait cinq saisons en D2 avec Le Mans, ça a été très formateur. On avait un groupe jeune et on prenait beaucoup de plaisir à jouer.
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Le football de haut niveau, c’est beaucoup de sacrifices.
Et arrive alors votre premier contrat pro, racontez-nous ?
En 2021, un coach m’a recrutée et j’ai décidé de tenter l’aventure à Nantes. Ça n’a pas été évident de tout quitter à Saint-Malo. J’avais mes habitudes et un CDI, mais on me proposait un contrat pro. J’ai signé pour deux saisons au FCNA. Mes parents m’ont suivi dans mes choix, et je travaille avec quelqu’un qui me conseille sur les contrats, les choses à négocier.
A 29 ans, quelle suite à votre carrière ?
Je prends les choses les unes après les autres. En D1, j’aime bien des clubs comme Le Havre et Reims. Je veux juste être épanouie dans le football, jouer pour le plaisir. Dans le passé, j’ai refusé des propositions en D1, car je gagnais mieux ma vie en D2, après, j’assume mes choix. J’ai besoin de stabilité. Et pour la suite, je ne sais pas ! Il faudra voir les propositions à la fin de la saison.