
Juché sur une remontée mécanique, Stéphane Bérel illustre à merveille les propos tenus quelques minutes plus tôt par Jean-Pierre Galliot. « En début de saison, les représentants des clubs ont fortement insisté pour qu’il n’y ait pas de matchs pendant les vacances de février, nous confiait le président de la commission des compétitions au sein de la Ligue de football de Normandie. Beaucoup de joueurs partent aux sports de neige. »
Une trêve inhabituelle en février
Les entraîneurs ne sont pas en reste. Skis aux pieds, Stéphane Bérel apprécie la coupure que lui permet la longue pause footballistique du mois de février. « Je suis avec ma femme et mes enfants. Cela fait du bien de profiter de la famille et de se détacher un peu du foot. » Le coach de Bourguébus-Soliers, en Régional 2, saisit l’aubaine. Non sans exprimer un certain scepticisme sur la manière dont le calendrier a été constitué cette saison.
Je trouve que le calendrier est fait bizarrement. On pourrait jouer un peu plus en début de saison, faire une très grosse coupure en hiver comme c’est le cas dans certaines ligues, et reprendre ensuite.
Deux trêves consécutives ont été instaurées cette année. La première est plutôt habituelle. « Les 7 et 8 janvier, on a laissé tout le monde tranquille après les fêtes, explique Jean-Pierre Galliot. Ensuite, il y a eu une journée de rattrapage. La compétition a repris par un tour de Coupe de Normandie les 21 et 22 janvier. »
Une réponse aux doléances… et à la météo
Par la suite, les championnats de R1, R2 et R3 ont repris le temps de deux week-ends. Avant de couper pour un mois.
Habituellement, on essaie de mettre une journée de championnat le premier week-end [des vacances] et une journée de coupe le dernier week-end. Depuis plusieurs années, notamment au mois de février, on a des problèmes avec la météo qui nous obligent parfois à reporter des journées complètes.
Ce paramètre climatique couplé à la volonté exprimée par de nombreux clubs de libérer des dates en février ont incité la ligue à modifier sa programmation. Il était alors impossible d’imaginer que ce mois de février allait être aussi clément…
À lire aussi
- Football. Le National 3 ne sera plus régional : quelles conséquences pour le Régional 1 ?
Les coachs s’adaptent (encore)
Les clubs régionaux se retrouvent plongés dans une configuration assez particulière. « On s’adapte, observe Laurent Dufour à l’ASPTT Caen (R1). Il y a des joueurs qui partent effectivement au ski. Ils n’y seraient pas allés s’il n’y avait pas eu ces créneaux. Tous les clubs organisent des matchs amicaux. Le plus important, c’est de faire une planification pour être prêt à l’heure de la reprise. » L’entraîneur, leader de Régional 1, est assez fataliste.
C’est tellement compliqué d’établir un calendrier que je n’ai pas d’avis. D’habitude, on se prépare à jouer et on ne joue pas parce que les terrains sont fermés. S’il avait neigé et que des journées avaient été programmées en février, on aurait entendu : « pourquoi vous nous faites jouer durant cette période ? ».
Habitués à jongler entre les différentes contraintes, priés de faire preuve de la plus grande créativité pendant le Covid, les entraîneurs font travailler leurs méninges. « Il faut garder les joueurs en haleine, indique Stéphane Bérel. Ce n’est jamais facile de les laisser concernés. » À l’ASPTT Caen, l’enjeu est tel – une montée en National 3 – que la motivation est naturelle. « La période est longue parce que nous sommes des compétiteurs, mais je ne pense pas que cela aura un impact sur la deuxième partie de saison », avance Laurent Dufour. Il faudra attendre deux semaines et demie pour le vérifier.