
Un macaron handicap collé sur le pare-brise de sa voiture et souillé par un crachat glaireux.
C’est ce qu’a retrouvé Elisabeth Lepéculier avant de partir au travail mercredi 15 février, à Fougères (Ille-et-Vilaine).
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« On nous stigmatise »
La veille, elle dormait chez ses parents, quartier de Bonabry, avec ses deux enfants et son mari. « On fait souvent ça pendant les vacances scolaires quand on laisse les enfants chez papy et mamie », explique, à la Chronique républicaine, la jeune femme encore toute chamboulée : « C’est lamentable, il n’y a pas d’autre mot. Ça me révolte, je suis en colère. »
Elle et ses deux enfants sont atteints de la maladie de Charcot-Marie-Tooth. Une maladie neuromusculaire qui entraîne une paralysie progressive des jambes et des mains. La petite de six ans utilise d’ailleurs un fauteuil roulant.
Reconnus handicapés par la Maison départementale pour les personnes handicapées (MDPH), ils ont, à ce titre, un macaron les autorisant à stationner sur des places pour personnes handicapées.
Mais le soir où ils se sont garés devant chez ses parents, leur voiture n’avait aucun signe distinctif. « Je me suis garée de manière classique, sur un emplacement normal, sans utiliser le macaron », détaille Elisabeth Lepéculier qui prend cet acte odieux pour une « attaque personnelle » : « Celui ou celle qui a fait ça, sait que nous sommes handicapés. Le message nous est destiné ».
Dans sa tête, une farandole des questions : qui a pu faire ça ? Quel est le message ? L’intérêt ? Pourquoi ? Pourquoi eux ?
C’est clairement de la discrimination. On nous stigmatise, on nous pointe du doigt parce qu’on est handicapés et en plus on nous insulte en crachant sur le macaron. Et après, ce sera quoi ? On va écraser mes enfants au motif qu’ils sont handicapés ?
Main courante
Elisabeth Lepéculier a bien une idée de la personne qui aurait pu agir ainsi, « mais cela reste de suppositions. »
Elle a toutefois décidé de déposer une main courante au commissariat de Fougères. Histoire de garder une trace. Au cas où cela devait se reproduire. « Je me bats tous les jours pour l’inclusion, pour inculquer à mes enfants des valeurs de respect. Je ne peux pas laisser passer ça. »