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Gagner le concours des « Meilleurs Apprentis de France », ça rapporte quoi ?

Ce vendredi, ils seront à la fois sur leur 31 et dans leurs petits souliers. Les 418 lauréats nationaux de la promotion 2022 du concours « Un des Meilleurs Apprentis de France » (MAF) recevront leur médaille au théâtre du Châtelet. Organisé par la Société nationale des Meilleurs Ouvriers de France (MOF) depuis 1985, ce concours récompense chaque année des jeunes âgés de 16 à 23 ans en CAP, bac pro, mention complémentaire, qui s’illustrent dans 115 métiers. Les candidats doivent gravir trois échelons : les sélections départementales, les régionales, puis les nationales.

Une compétition qui a attiré 4.500 candidats en 2022, et jusqu’à 6.000 certaines autres années. A chacun ses motivations :  « J’avais envie de me challenger et mes profs m’ont encouragée à m’inscrire », se souvient Amandine Routhiau, lauréate MAF 2020 alors qu’elle préparait un CAP Métiers du pressing. Pour Zakaridja Diaby, MAF 2017 alors qu’il était en 2e année de bac pro service, ce concours représentait un plus grand défi encore. « J’étais scolarisé au Lycée des métiers François Rabelais de Dugny, en Seine-Saint-Denis. Là-bas, on a tendance à se fermer des portes, à se dire que l’on n’a pas le niveau pour ce type de concours. Moi je n’ai pas hésité, car je voulais savoir où j’en étais dans mes compétences », raconte-t-il.

« Je venais pour gagner, pas pour tenter ma chance ! »

Lors des épreuves finales, les candidats doivent tout faire pour briller aux yeux du jury de professionnels. « J’avais sept vêtements à repasser, deux taches à retirer, reconnaître un textile, répondre à un QCM et simuler la réception de vêtements auprès d’un client », raconte Amandine Routhiau. Des missions qu’elle a réalisées avec brio. Zakaridja Diaby, lui, a dû réaliser un centre de table, faire flamber un fruit, vanter les qualités gustatives d’un plat, proposer un vin en accord avec des mets et créer un cocktail. « J’étais en concurrence avec 23 candidats, dont certains venaient d’écoles réputées comme Ferrandi. Mais je venais pour gagner, pas pour tenter ma chance ! »

Ceux qui épatent le jury ne remportent pas de gain financier, mais un titre de MAF et une médaille. Et gagnent surtout confiance en eux : « Cette distinction a conforté mon choix professionnel et a valorisé mon métier aux yeux de mon entourage », relate Amandine Routhiau.  « J’ai éprouvé une satisfaction personnelle très forte et mes profs étaient très fiers de moi », se souvient Zakaridja Diaby.

« J’ai eu l’impression que mon CV passait en haut de la pile »

Et ce n’est pas tout : « C’est un tremplin pour leur carrière. Car ils sont repérés par des employeurs et lorsqu’ils sont sollicités, ils peuvent mieux négocier leur premier salaire », constate Jean-François Girardin, président de la Société nationale des MOF. C’est ce qui est arrivé Zakaridja Diaby : « Ce titre m’a permis d’avoir accès au monde du luxe. J’ai d’abord changé d’entreprise d’accueil pour ma 3e année de bac pro, afin de bosser dans un restaurant 3 étoiles. Ensuite, j’ai décroché un CDI chez Prunier. J’ai eu l’impression que mon CV passait en haut de la pile », commente-t-il.

Pour celles et ceux qui ne sont pas encore lancés dans le monde du travail, la médaille peut agir comme un booster pour poursuivre ses études. Ce fut le cas pour Amandine Routhiau : « Ça m’a redonné de l’élan après le Covid-19 pour finir mon CAP couture et enchaîner par un BP maintenance des articles textiles, option pressing. » Et alors que la jeune femme n’a pas encore fini son cursus, elle a déjà décroché une proposition de CDI !

Un faire-valoir pour les écoles

Pour les écoles, avoir un MAF dans leurs murs, c’est aussi le Graal. « Elles mettent d’ailleurs bien en valeur leurs lauréats lors de leurs journées portes ouvertes, car elles savent que cela booste les inscriptions », observe Jean-François Girardin. « Ils sont des ambassadeurs de l’apprentissage et contribuent à changer l’image de ces formations, qui ont triplé sous le quinquennat précédent », indique l’entourage de Carole Grandjean, ministre déléguée chargée de l’Enseignement et de la Formation professionnels.

Enfin, cette récompense donne aux lauréats des ailes. « Cinq ans après avoir été distingués, 87 % déclarent vouloir créer leur entreprise », constate Jean-François Girardin. C’est justement le rêve d’Amandine Routhiau, qui souhaite ouvrir son pressing dans quelques années. Zakaridja Diaby caresse une autre ambition : « Je veux devenir MOF. Mais pour postuler au concours, il faut avoir 25 ans et j’en ai juste 24 », piaffe-t-il d’impatience.

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