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Gard : à Beaucaire, Arterris mise sur le train pour livrer ses céréales et mettre moins de camions sur les routes

Le groupe agroalimentaire occitan basé à Castelnaudary va envoyer des trains de 1 400 tonnes de grains à compter de fin mars 2023.

Le 28 mars prochain marquera officiellement la remise en service de la voie ferrée de la zone d’activités Domitia à Beaucaire. Une initiative voulue par le groupe agroalimentaire Arterris qui dispose de silos à grains au bord du Rhône et qui entend se positionner en matière environnementale.

Les cellules des silos peuvent recevoir jusqu'à 1 300 tonnes de grains.
Les cellules des silos peuvent recevoir jusqu’à 1 300 tonnes de grains. MIDI LIBRE – Fred Gautier

« Nous recevons un millier de camions à l’année », évalue Stephan Vigne, le nouveau responsable du site beaucairois, qui travaille dans le métier des céréales depuis une vingtaine d’années. « Nous sommes le plus gros point de collecte du sud-est de la France. »

Des trains de 1 400 tonnes

Des camions qui viennent livrer les céréales collectées sur les sites agricoles dédiés dans la région dans un périmètre d’une centaine de kilomètres – de Béziers jusqu’à Meyrargues près d’Aix-en-Provence en passant par Alès – et d’autres qui viennent charger pour livrer les clients français et italiens.

L’objectif pour la société Arterris est d’expédier des trains de 1 400 tonnes, formés de 20 wagons d’une capacité de 70 tonnes chacun. « Cela permettra d’économiser 50 camions sur la route », avance Stephan Vigne. Et à Arterris d’améliorer son bilan carbone.

Des essais de convois ont déjà été effectués avant l'officialisation de la réutilisation du transport par voie ferrée.ferré
Des essais de convois ont déjà été effectués avant l’officialisation de la réutilisation du transport par voie ferrée.ferré MIDI LIBRE – Stephan Vigne

Des moutons sur la voie ferrée

« Arterris travaille sur ce projet depuis deux ans », explique le responsable du silo de Beaucaire arrivé à son poste il y a tout juste un an. Et qui donc a pris le train en marche pour parachever ce projet plutôt motivant.

Il a du reste ajouté sa touche personnelle environnementale en faisant appel à un copain berger qui a fait paître ses moutons autour de Noël sur la partie de voie ferrée du silo pour la nettoyer des herbes. « En raison de l’interdiction d’utiliser des désherbants à cause de la proximité du Rhône. »

Autour de Noël 2022, un berger de Bellegarde a amené ses moutons qui ont nettoyé la voie ferrée des herbes qui y poussaient.
Autour de Noël 2022, un berger de Bellegarde a amené ses moutons qui ont nettoyé la voie ferrée des herbes qui y poussaient. MIDI LIBRE – Stephan Vigne

Le silo de Beaucaire

Le site industriel beaucairois d’Arterris est opéré par une équipe de quatre personnes dont le responsable Stephan Vigne. Il comporte quatre fosses de réceptions et de trois silos où sont réparties 50 cellules de stockage de 1 300 tonnes environ. La capacité totale de stockage des silos est de 75 000 tonnes de grains. L’approvisionnement des silos et leur déchargement sont pilotés et contrôlés à distance. Le site dispose également de deux nettoyeurs séparateurs pour réduire à environ 1% le taux d’impuretés et de deux séchoirs. Les céréales stockées varient en fonction des récoltes : en été, blé tendre (pour les farines), blé dur (pour les pâtes), triticale, féveroles, pois et colza ; à l’automne, sorgho, maïs, tournesol et soja.

Remise en état de la voie

La Compagnie nationale du Rhône (CNR) et la communauté de communes Beaucaire Terre d’Argence, cogestionnaires de la voie ferrée qui dessert la zone Domitia, ont validé le projet et fait procéder aux travaux nécessaires de remise en état, les diverses voies du réseau n’étant plus utilisées depuis huit ans.

Arterris a pour sa part fait réviser sa locomotive qui démarre maintenant au quart de tour et qui a déjà fait ses preuves lors de tests et qui est fin prête à relever le défi.

La locomotive qui était à l'arrêt depuis huit ans a été révisée pour sa remise en service.
La locomotive qui était à l’arrêt depuis huit ans a été révisée pour sa remise en service. MIDI LIBRE – Fred Gautier

« C’est un projet à plusieurs étages », indique-t-on chez Arterris, où l’on espère qu’être les précurseurs de la remise en activité du rail comme moyen de transport aura un effet d’entraînement chez d’autres entreprises de la zone d’activités désireuses d’intégrer un cercle vertueux pour une économie moins carbonée.

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