
Le devenir des oies de Poulafret est au cœur d’une polémique depuis quelques jours à Paimpol (Côtes-d’Armor). À tel point que sur les réseaux sociaux, l’affaire s’emballe et qu’une pétition, contre leur abattage, va bientôt atteindre les 1000 signatures.
La mairie a décidé de réguler la population des oies sur l’aire de loisirs. Après avoir étudié plusieurs pistes, la seule possibilité, selon elle, est de prélever la moitié du groupe de volatiles. Ce que dénonce leurs ardents défenseurs…
« 400 € par semaine »
La zone de Poulafret est fréquentée pour sa base de loisirs, sa plage, son parcours de santé mais aussi ses oies. C’est l’un des lieux appréciés des familles paimpolaises et l’antre d’une cinquantaine de ces volatiles domestiques qui ont été introduits par l’homme, un riverain il y a dix ans, avec l’accord de l’ancienne municipalité.
Ces oies de basse-cour de type hollandaises font aujourd’hui partie du paysage et ont accompagné petits et grands. Elles provoquent en revanche des désagréments plus terre à terre.
Le cheptel de ce particulier s’est développé, sans contrôle, pour compter aujourd’hui une cinquantaine d’oies. Les déjections, de plus en plus importantes, sont devenues une problématique pour les usagers de la zone de loisirs et pour l’aire de jeux des enfants.
Nous étudions le problème de l’insalubrité des déjections depuis plus d’un an, alertés par la directrice de la centre de loisirs qui craignaient les risques sanitaires. Après un rapport de constatation d’insalubrité publique, nous sommes rendus à un coût de nettoyage qui s’élève à 400 € par semaine ! Dans un contexte de grippe aviaire et de risque sanitaire, il était devenu nécessaire de chercher un moyen d’y remédier.
« Tout a été envisagé »
Depuis un an, coincés entre arrêtés préfectoraux et conseils de l’État, la municipalité a pris contact avec des parcs animaliers pour accueillir ces oies, mais ils n’ y ont pas donné écho.
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Les déplacer vers un autre site naturel ou les céder à des fermes ou des particuliers est rendu impossible également, car dans le contexte de grippe aviaire, tout transport d’animaux est interdit.
L’appel auprès d’associations comme la Ligue de protection des oiseaux n’a pas été non plus très fructueux comme il s’agit d’animaux domestiqués. « Tout a été envisagé, nous avons étudié d’autres issues comme l’installation d’une clôture autour de l’aire de loisirs, mais avec un investissement lourd pour une efficacité nulle, car les oies passeraient outre », précise Mathieu Daniel, garde champêtre.
On a aussi pensé à un effaroucheur d’oiseaux sur les conseils d’un ornithologue, mais avec un résultat de courte durée et des nuisances sonores pour les riverains. Ou encore à l’intervention d’un fauconnier pour déplacer les oies, tout aussi inefficace dans le temps
Une partie sera euthanasiée
La municipalité assure avoir ainsi tout tenté avant de s’orienter vers un dénouement inévitable et fatal pour une partie du cheptel :
Pour rester dans un cadre légal et maîtrisé, la seule solution est celle de la gestion raisonnée du cheptel avec le prélèvement d’une partie, par un professionnel, pour le contrôler et arriver à une trentaine d’oies.
En d’autres termes, certaines seront euthanasiées à une date qui n’est pas encore fixée.