
Au total, 167 gendarmes experts dans la lutte anti-drones ont participé à la sécurisation de la Coupe du monde de football, organisée du 21 novembre au 18 décembre 2022 au Qatar.
Les gendarmes ont apporté leur soutien à la protection anti-drones des stades, des terrains d’entraînement et des hôtels (ceux des autorités et des équipes), et, cerise sur le gâteau, de la finale et de la parade qui ont suivi.
Une mission qui a permis d’expérimenter certains dispositifs dans la perspective de la Coupe du monde de rugby, qui se tiendra en France en 2023, et des Jeux olympiques de 2024.
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Volontariat
Les gendarmes, tous volontaires pour cette opération, étaient issus de l’unité spécialisée de la Garde républicaine, ainsi que d’autres unités venues de toute la France.
C’est le cas du maréchal des logis chef Gilles Prioul, en poste au groupement de gendarmerie à Saint-Lô (Manche).
Le Tollevastais de 33 ans est un spécialiste des systèmes d’information, de communication et de la lutte contre les cybermenaces.
De son détachement, il garde un excellent souvenir :
Nous sommes arrivés quelques jours avant le début de la compétition pour effectuer une reconnaissance des sites. Nous avions une tenue spécifique fournie par le Qatar. On m’avait affecté aux sites d’entraînement de l’équipe d’Angleterre. D’autres personnels assuraient la protection des hôtels ou des rencontres. L’objectif était d’empêcher tout drone inconnu de l’État qatari d’approcher des sites. Nous avions des outils de détection à disposition.
Les risques de survol par des drones inconnus et ennemis, programmés par des personnes mal intentionnées, étaient assez élevés en raison des toits ouverts dans la majorité des stades de foot.
Pour faire face, les militaires étaient équipés d’un fusil anti-drone, un système de brouillage multifréquences.
Si un drone était identifié comme une menace, il était neutralisé. Il pouvait soit revenir à son point de départ, soit descendre. Mais il n’y a eu aucun incident de cet ordre durant mon séjour.
Le gendarme spécialiste avait déjà effectué ce genre de mission de lutte anti-drones lors de visites officielles dans la Manche ou au Mont Saint-Michel. Mais c’était la première fois qu’il se déplaçait hors de l’Hexagone pour profiter de son expérience.
Le militaire manchois a eu la chance de pouvoir assister à quelques matches, dont le quart de finale France-Angleterre.
Il a également pu enrichir ses connaissances sur l’émirat.
C’est une belle expérience. Il y avait une très bonne ambiance. Les autorités ont parfaitement bien géré l’encadrement des supporters. Mais la vie est chère. Tout est importé. Dans les souks, les prix sont abordables mais dans les centres commerciaux, les tarifs font tourner les têtes. Imaginez, un croissant à 4,50 euros à l’enseigne Paul. C’est abusé.
Pour le gendarme, le plus difficile à gérer demeurait l’éloignement : « On est durant six semaines loin de sa famille, de ma compagne et de ma fille de 8 ans. Elle a dû gérer. Je la remercie pour son engagement. »