« L’accident était inévitable. Les photos du carambolage sont impressionnantes », souligne d’emblée Maud Le Neven, la présidente du tribunal correctionnel de Quimper.
L’accident remonte au vendredi 18 novembre 2022. Peu avant 8 h, un choc frontal se produit route de Bénodet à Quimper, juste en face du centre commercial Glann Odet.
Trois mois d’incapacité totale de travail
Un homme, 31 ans, roulait en direction de Quimper. Il était ivre avec 1,72 g d’alcool par litre de sang. Il circulait à contre sens et a percuté une voiture qui venait en face.
Une femme se trouvait à bord. Elle a été gravement blessée, avec 90 jours d’incapacité totale de travail. « Elle est toujours en soins aujourd’hui », a indiqué l’avocate des parties civiles.
Une autre femme a été blessée dans cet accident. Elle s’est vue prescrire trois jours d’incapacité totale de travail.
En discothèque jusqu’au petit matin
Le prévenu a également été gravement blessé. Son état avait nécessité son transport par hélicoptère à l’hôpital de la Cavale Blanche à Brest.
Vendredi 30 décembre, il se trouvait dans le box du tribunal correctionnel. Il a déclaré n’avoir aucun souvenir de l’accident.
La veille, il avait passé la nuit en discothèque et avait beaucoup bu.
En voyant les photos, je me rends compte de la gravité de l’accident.
Permis annulé en octobre 2022
Problème : en octobre 2022, le jeune homme avait écopé d’une annulation de son permis de conduire.
Le tribunal l’avait aussi interdit de conduire tout véhicule terrestre à moteur.
Son casier comporte deux autres mentions. Le prévenu est salarié dans le bâtiment.
Depuis sa séparation « difficile », il a reconnu une consommation excessive d’alcool.
Pendant longtemps, je me suis voilé la face. Ce problème est devenu inadmissible.
« Aucune compassion ni complaisance »
Ses propos n’ont pas convaincu Jean-Baptiste Doubliez, le procureur. « Monsieur, je n’aurai aucune complaisance ni compassion à votre égard. »
Ses réquisitions étaient de deux ans d’emprisonnement ferme avec maintien en détention.
À lire aussi
- Cycliste renversée à Quimper : Kernavélo monte au créneau
Me Jennifer de Kerckhove, l’avocate de la défense, n’a pas demandé d’excuse. Elle a soutenu que son client avait pris conscience de la gravité des faits. « C’est un homme inséré qui a toujours travaillé depuis son âge de 17 ans. »
L’avocate a plaidé en faveur d’une peine à effectuer avec un bracelet électronique.
20 mois de prison ferme
Le tribunal en a décidé autrement. L’homme a écopé de 20 mois d’emprisonnement ferme. Il est reparti en détention.
Cette peine comprend également un an de prison avec un sursis probatoire de trois ans.
Le prévenu devra indemniser les victimes et a interdiction de fréquenter les débits de boissons.
