
« Un mouvement social interprofessionnel perturbe fortement le trafic de vos trains ». Pour la troisième journée depuis le début de l’année, cette phrase résonne, mardi 7 février 2023, dans la gare de Meaux. Sur la ligne P, deux trains sur cinq circulent. La cause : une nouvelle journée de grève contre la réforme des retraites.
Le gouvernement souhaite décaler l’âge minimum de départ à 64 ans, au lieu de 62 ans avec le régime actuel.
Des voyageurs qui n’ont pas le choix
C’est donc un parcours du combattant qu’ont entamé des centaines de voyageurs au matin pour rejoindre leur lieu de travail. Sur le quai de la gare de Meaux, Marine guette avec attention le panneau d’affichage. Le prochain train pour Paris Est est dans une heure. « Je suis vendeuse dans une boutique de prêt-à-porter à Paris, je ne peux pas me mettre en télétravail ».
N’ayant pas le permis de conduire, cette jeune femme n’a pas d’autres choix que d’attendre un train. Dans le hall, ils sont plusieurs dizaines à faire comme Marine : patienter. Certains jouent sur leur téléphone portable, d’autres en profitent pour prendre un petit déjeuner au Monop’station. Hervé, cinquantenaire qui travaille dans BTP, préfère appeler son patron pour le prévenir de son retard.
« Il n’y a pas de train avant 10 h 30 » lance-t-il. Il est 8 h 45 à la gare de Meaux et le prochain train pour Lizy-sur-Ourcq, destination finale d’Hervé, est prévu pour 10 h 22 précisément.
Dans l’ensemble, la fréquentation de la gare de Meaux reste assez calme en cette journée de grève. Beaucoup ont anticipé la galère et ont privilégié le télétravail. « Nous vous conseillons de reporter vos trajets », martelait la SNCF depuis plusieurs jours. Le message a été entendu.
À lire aussi
- Réforme des retraites : comment la Nupes prépare la bataille à l’Assemblée nationale
Compréhension de la mobilisation
« Je comprends les grévistes et la cause défendue, mais les problèmes dans les transports en commun deviennent récurrents, c’est lassant », confie Hervé une fois son appel terminé. Les syndicats ont évoqué la possibilité de renouveler la grève ce mercredi 8 février. La SNCF a d’ores et déjà annoncé un mouvement social dans les transports en commun.
Sur la ligne P, trois trains sur quatre circuleront en moyenne. « Je vais devoir préparer mon trajet en amont pour ne pas attendre une heure dans le froid comme aujourd’hui », réagit Marine. « Même si c’est compliqué, les grévistes font ça pour nous aussi, on sera bien content si la réforme ne se fait pas », ajoute Fabien, entre deux bouchées de gâteau sur le quai.
La prochaine journée de grève officielle est annoncée pour le samedi 11 février, en week-end. Une journée de repos pour plusieurs voyageurs qui n’iront pas travailler ce jour-là, pour beaucoup.