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Grève et manifestations dans le Gard : pourquoi le privé se mobilise

Les salariés d’Haribo, Perrier, Merlin Gerin, les Salins… ont grossi massivement le cortège du 19 janvier dernier. Et devraient revenir ce mardi.

Le 19 janvier, ils étaient 15 000 à Nîmes à défiler contre la réforme des retraites. Dans le lot, de nombreux salariés du secteur privé, dont un fort contingent venu de chez Haribo, à Uzès.

« C’était même une mobilisation surprenante, au-delà de nos espérances !, indique Guillaume Brante, délégué syndical CGT Haribo Uzès. On a eu un taux de grévistes de 60 %, selon la direction, mais qui monte à 80-85 % chez les ouvriers et même 90 % chez les techniciens mécanos. Et ça ne devrait pas s’arrêter. Certains non-grévistes de la dernière fois nous ont annoncé qu’ils feraient grève ce mardi. »

La mobilisation chez Haribo n’a rien d’étonnant, ajoute le délégué. « On travaille en 3×8. Quand on arrive à 45 ans, on a tous des troubles du sommeil. Et on nous demande d’être toujours plus productifs. On est 260 CDI aujourd’hui (avec beaucoup d’intérimaires et d’entreprises extérieures qui travaillent avec nous). En 1992, nous étions 384… »

Du côté de Perrier, à Vergèze (1000 salariés), un car sera mis à disposition des salariés. « Effectivement, on a un taux de grévistes plus important que d’habitude. Travailler jusqu’à 64 ans, dans le monde du travail d’aujourd’hui, plus personne ne veut, sauf pour certains métiers passion »,  explique Sophie Seris, déléguée syndicale CGT chez Perrier. 

Aux Salins du midi, peu de visibilité sur le suivi de la grève mais la CGT s’estime satisfaite de la mobilisation le 19 janvier, avec toutefois moins d’un salarié sur deux en grève.

« Ce qui m’a choqué ce sont les décès rapides des personnes parties à la retraite »

Chez Ferropem, l’usine de métallurgie de Laudun-l’Ardoise (qui ne fonctionne pas en ce moment à plein régime), Christian Portal, représentant syndical FO, estime qu’au moins la moitié des salariés suivront le mouvement social « et pour la première fois des encadrants se joignent au contingent ».

« Chez nous, le travail est vraiment pénible, enchaîne Christian Portal. Aujourd’hui même, j’ai accompagné un salarié de 58 ans licencié pour inaptitude. Les corps sont tellement usés qu’il est impossible de travailler jusqu’à 64 ans. Les personnes partent en maladie avant. »

« Ce qui m’a choqué en 12 ans d’ancienneté, ce sont les décès rapides des personnes parties à la retraite. » Les départs sur avis médicaux prévus par la réforme ? Le syndicaliste n’y croit pas. « Heureusement qu’on a les points de pénibilité, mais même avec ça en partant deux ans plus tôt, on ne touche que 73% du salaire précédent. On en a donc qui continuent parce que leurs enfants font des études et qu’ils ne peuvent pas se permettre la baisse de revenu. »

« Dans le fond, ils n’ont pas envie de nous avoir dans les pattes jusqu’à 64 ans »

Le paradoxe soulevé par de nombreux représentants syndicaux, c’est aussi que dans le privé, le recul de l’âge de départ en retraite est en contradiction avec la volonté de nombreuses entreprises d’encourager les départs anticipés, souvent avant la soixantaine.

« Chez Perrier, ça fait des années qu’on fait partir les gens avant l’âge de la retraite… « , souligne Sophie Seris, déléguée syndicale CGT chez Perrier. « Chez nous, à Haribo, lâche encore Guillaume Brante, on a eu trois plans seniors depuis 2012. Dans le fond, ils n’ont pas envie de nous avoir dans les pattes jusqu’à 64 ans ! »

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