
Au début des années 1920, Quimper est une préfecture. Théodore Le Hars, républicain, bourgeois et anticlérical d’après Louis Le Guennec, est maire pour la seconde fois (1903-1912 puis 1914-1928).
Grèves en raison de l’inflation
Les temps sont difficiles et la fin de la guerre ne freine ni la précarité des classes laborieuses, ni la cherté de la vie.
L’inflation provoque même des grèves, jusqu’aux employés du Crédit nantais, première banque de la cité.
Cette période dégradée est aussi marquée par la crise du logement.
Le 10 janvier 1924, l’expulsion de la famille Jacq provoque presqu’une émeute. Malgré cela, la SFIO n’arrive pas à s’emparer de la mairie.
Quatrième port du Finistère
D’un point de vue économique, la ville est le quatrième port finistérien derrière Brest, Morlaix et Landerneau.

Les mouvements de navires se font surtout du printemps à l’automne, transportant aussi bien le poisson ramené par les pêcheurs pour la conserverie Saupiquet que les matières premières nécessaires aux ateliers de potiers.
Le dimanche, quelques bateaux de plaisance embarquent aristocrates et bourgeois sur l’Odet alors que les costauds s’affrontent à l’aviron.
De nombreuses boutiques (épiceries, bazars…) garnissent les rez-de-chaussée des immeubles et, devant la caserne, se tient régulièrement un marché aux pommes de terre.
On croise d’ailleurs dans les rues les hommes du 118e de Ligne, le régiment quimpérois qui a combattu en Champagne (1915), à Verdun (1916) et à Somme-Py (1918).
La religion rythme la vie
La religion tient une place essentielle, rythmant la vie quotidienne au son des cloches.
L’évêque est un personnage important pour la cité comme pour le département et c’est une très forte personnalité.
Adolphe Duparc (1908-1946) a souvent été qualifié de dernier évêque d’Ancien Régime et ce n’est pas pour rien !
Un clergé pléthorique est très présent et assure le service religieux bien sûr, mais aussi une partie de l’enseignement, de l’assistance publique.
Et les prêtres sont actifs dans de nombreux secteurs de la société. C’est l’époque où, par exemple, c’est le chanoine Abgrall qui préside la Société archéologique du Finistère.
La ville se modernise. Depuis 1863, le chemin de fer la relie à Paris. L’adduction d’eau s’améliore d’année en année et depuis la fin du XIXe siècle, la ville profite du gaz et de l’électricité.
Les premières fêtes de Cornouaille

Depuis les années 1900, les Quimpérois peuvent aller au cinéma au 9, rue Toul-al-Laër (Pathé) et au 44, rue du Pont-Firmin, mais aussi au théâtre où le port de chapeau est interdit depuis le 7 février 1910 suite à un arrêté du maire…
Des fêtes et les grands événements de la vie politique scandent la vie quotidienne :
- élections
- fêtes nationales
- visites de personnalités
- processions religieuses
- matchs de foot
- passages de cirques
Fanfares, maîtrises et couples de sonneurs proposent de la musique dans des registres très différents.
En décembre 1922, on inaugure l’Odet Palace et l’année suivante, en juillet, ont lieu les premières fêtes des reines de Cornouaille.