
Aujourd’hui, lorsque vous avez un rendez-vous à l’hôpital Jacques-Monod de Flers (Orne) pour des consultations externes, vous vous promenez dans les ascenseurs et les étages. D’ici cet été, ce sera terminé. C’est ce qu’explique David Trouchaud, que nous avons rencontré.
Où en est le futur bâtiment destiné aux consultations externes ? Pour l’instant, rien ne semble lancé.
On a rencontré l’entreprise en début de semaine pour faire un point technique sur le planning. Jusqu’à présent, la livraison était prévue au mois de mai 2023.
Les entreprises vont essayer de tenir ce délai-là, sachant qu’elles rencontrent toutes des difficultés de main-d’œuvre, que l’on connaît tous. Il y a également un problème d’approvisionnement en matériaux. Toutefois, on pense qu’avant l’été on pourra réceptionner le bâtiment.
Est-ce qu’on peut revenir sur la genèse de ce projet ?
L’analyse de l’hôpital Monod qui a été faite a démontré plusieurs problématiques. La première, c’est le déficit de chambres seules, puisque l’hôpital date de 1978 et que la configuration n’a pas été revue depuis. Aujourd’hui, 90 % des chambres sont doubles, avec une douche par demi-étage. Ce qui pose plusieurs problématiques.
La première, c’est le confort hôtelier pour un équipement du XXe siècle et qui n’est pas raisonnable. D’autre part, lorsque nous avons des patients en soins palliatifs, ça diminue le capacitaire de l’établissement parce qu’on ne peut pas les mettre en chambre double.
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La deuxième analyse, c’est qu’au fil des années, on a eu un mitage de la barre Monod, par des médecins, des bureaux de cadres, de la consultation… tout cela au détriment des lits d’hospitalisation et de l’espace que l’on peut dégager pour faire des chambres seules.
Du coup, l’idée retenue, c’est de créer un bâtiment de consultations pour vider toute l’activité tertiaire de la barre Monod et permettre, du coup, la réalisation des travaux au sein de cette barre afin que l’on puisse avoir, dans des délais lointains puisque la fin des travaux est prévue en 2027, un bâtiment avec 90 % de chambres seules et des douches dans chaque chambre.
Pour ce projet, qui se déroulera en deux phases, nous avons été choisis par le Ségur de la santé et l’ARS (Agence régionale de santé).
En fait, ces travaux ne sont pas prévus pour augmenter la capacité d’accueil de l’hôpital, mais plutôt pour le confort des patients ?
Non, c’est pour les deux. C’est à la fois pour augmenter la capacitaire réelle de l’établissement et augmenter le confort de notre patientèle. Même si la première raison est le confort de nos patients.
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Qu’accueillera le futur bâtiment ?
Il y a déjà un secteur de consultations au rez-de-chaussée que l’on ne va pas toucher, ou très peu. Ensuite, le parcours du patient ne changera pas : il passera toujours par l’entrée de l’hôpital et il débouchera via la porte de sortie des consultations actuelles sur le modulaire.
Pourquoi un bâtiment modulaire ?
La raison de ce choix, ce sont les durées d’exécutions qu’un bâtiment en dur pour des niveaux de restitutions en termes d’esthétisme ou de fonctionnalité qui sont comparables, et des durées de vie qui sont aujourd’hui très proches.
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Combien de médecins dans ces locaux ?
À part les chirurgiens qui travaillent essentiellement dans les consultations actuelles, tous les médecins de l’hôpital ont vocation à s’installer dans ces locaux de consultations.
À partir de septembre 2023, une fois que les bureaux de la barre Monod auront été vidés, on va commencer les travaux. On commencera par le 2e étage, puisqu’il n’a pas été rénové depuis 1978. On va commencer par un demi-étage de l’étage avec pour idée de faire à la fois le désamiantage, le travail sur les cloisons, le travail sur les ouvrants et le début des isolations externes.
Un énorme chantier qui va durer des années…
Oui, si on tient les délais, c’est 2027. C’est un vrai projet d’établissement au profit de la population du territoire. Il faut se féliciter qu’on ait pu être éligibles aux crédits du Ségur de la santé. On va pouvoir avoir un bâtiment qui va sortir de terre et qui va pouvoir résoudre un certain nombre de problématiques que nous vivons aujourd’hui. Même si les personnels s’efforcent humainement de faire le meilleur accueil possible. Mais la plus belle mariée ne peut donner que ce qu’elle a et il est vrai qu’en termes bâtimentaire, on est un peu courts.
D’autres projets à venir pour l’hôpital Monod ?
On va essayer de développer des consultations de rhumatologie en télémédecine avec le CHU de Caen. On a eu l’arrivée d’un 2e odontologiste qui vient en renfort du Dr Renault. On a le projet de récupérer l’autorisation de cancéro-ORL et on va déposer un dossier en ce sens début 2023.
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Certains évoquent votre départ. Qu’en est-il ?
Il faut laisser les bruits courir. Pour l’instant, ce n’est pas d’actualité. Il n’est pas impossible que je sois plus proche du départ que de l’arrivée, puisque ça fait 4 ans et demi que je suis là.
Le directeur général de l’ARS vient de renouveler mon mandat de 4 ans, donc je suis pleinement investi dans mon mandat de 4 ans. Après, on verra s’il y a des perspectives qui se dessinent entre deux. Ces décisions-là sont toujours des décisions entre vie professionnelle et vie personnelle. À ma connaissance, ce n’est pas à l’ordre du jour.
Honnêtement, je n’aurais pas demandé à faire un 2e mandat, si je n’étais pas persuadé qu’il reste des choses à faire.