Un Américain atteint d’un cancer de la prostate a développé durant son traitement un « accent irlandais incontrôlable », selon les informations du Guardian relayées par BFMTV. Ce trouble extrêmement rare a été attesté dans un rapport médical publié dans le British Medical Journal, fin janvier, par des chercheurs de l’Université Duke de Caroline du Nord et du Carolina Urologic Research Center de Caroline du Sud.
Concrètement, ce patient s’est mis à parler de façon persistante avec cet accent typique de l’Irlande, caractérisé notamment par un durcissement de certaines consonnes, en particulier le « R ». Un fait étonnant, d’autant que l’homme âgé d’une cinquantaine d’années n’a jamais été en Irlande. Selon les informations du rapport, il aurait toutefois vécu en Angleterre durant sa vingtaine et aurait des amis et de la famille éloignée d’origine irlandaise. L’homme a gardé son accent pendant une vingtaine de mois, jusqu’à sa mort.
Un cas unique au monde
« À notre connaissance, il s’agit du premier cas de syndrome décrit chez un patient atteint d’un cancer de la prostate et le troisième décrit chez un patient atteint d’une tumeur maligne », ont expliqué les scientifiques. Le syndrome de l’accent étranger apparaît en effet le plus souvent après un choc fort, un traumatisme crânien ou un accident vasculaire cérébral. Des évènements qui viennent endommager certaines aires du cerveau.
D’après les chercheurs, ce syndrome serait apparu chez l’homme à travers la prolifération « des métastases cérébrales multifocales » qui serait à l’origine d’un « trouble neurologique paranéoplasique » ayant attaqué son cerveau. Des recherches plus approfondies vont être menées. Ce trouble, recensé pour la première fois à la Seconde Guerre mondiale, reste en tout cas très rare et peut parfois être progressivement soigné par des séances d’orthophonie.
