
Le Syndicat de la Risle et de la Charentonne basé à Aube (Orne) travaille en partenariat avec le Conservatoire d’espèces naturelles qui a été missionné pour faire un état des lieux de ces zones humides.
« La mission porte prioritairement sur les zones humides concernées par notre Plan d’entretien des plans d’eau », explique Amaury Favier, ingénieur eaux et milieux aquatiques.
Un travail de pédagogie
2022 a été la première année sur le terrain pour les équipes du Conservatoire. Ces dernières vont dresser un diagnostic duquel devraient découler des propositions d’actions. Mais, avant de dresser le diagnostic, il faut identifier ces zones et pour cela, « le Conservatoire va faire de la pédologie, des relevés floristiques et des carottages ».
Beaucoup de zones humides se trouvent sur des terrains privés, rien ne pourra se faire sans l’accord des propriétaires.
Tous les travaux que le Syndicat initie sont au bon vouloir des propriétaires.
« Un gros volet de notre travail est d’expliquer et de montrer aux gens que ce que l’on fait est utile », développe Amaury Favier.
Pour le moment, ces relevés étaient réalisés sur le bassin versant de la Charentonne et de la Gueil, car « il y a à ces endroits, des espèces emblématiques que l’on retrouve très peu ailleurs ».
Parmi ces espèces rares, on retrouve l’aconit de napel, une plante très populaire dans les séries Netflix, des droseras, des linaigrettes, mais aussi des espèces animales comme la musaraigne aquatique.
Les zones humides sont très importantes pour le cycle de vie de certaines espèces comme des amphibiens ou des insectes. Certaines zones ont aussi un rôle de piégeages de carbone.
On compare les forêts aux poumons de la Terre, les zones humides, on les compare aux reins.
Si rien n’est fait pour préserver les zones humides, le risque est que ces espèces rares disparaissent. « Le risque, ce n’est pas forcément l’urbanisation ou l’agriculture, c’est aussi ne rien faire », indique Amaury Favier.
L’inaction entraîne la fermeture de certaines zones. « Quand il n’y a pas d’entretien, les zones humides sont de plus en plus arborées sauf que la végétation arborescente va avoir tendance à dénaturer ces zones ».
Il faut donc trouver un juste milieu, « il ne faut pas tout bétonner, mais il ne faut pas non plus tout laisser en friche ».
Des travaux financés à 100 %
Le dérèglement climatique impacte aussi les zones humides. « On a des occurrences de pluie qui se modifie ce qui fait que l’on n’a pas la pluie comme il fait ».
La pluie arrive en trop grosse quantité en peu de temps, ce qui ne favorise pas la pénétration dans le sol. « L’eau ruisselle très très vite et repart aussi vite de notre territoire ».

Le Syndicat de la Risle et de la Charentonne a recruté un stagiaire pour effectuer un recensement des mares, « les mares sont des constructions faites par l’Homme ». Leur recensement permettra d’établir un programme de restauration en proposant aux propriétaires de curer leur mare, de la creuser, de la végétaliser et d’abattre de la végétation.
Les travaux seront adaptés selon la mare et seront « totalement financés par le Syndicat et l’Agence de l’eau ».