Le 27 août 2022, des agents de sécurité le retiennent jusqu’à l’arrivée des policiers. Face à six fonctionnaires, il résiste à son menottage et tente de dissimuler le téléphone dans son slip. « Je ne comprenais pas pourquoi on m’arrêtait et la menotte était tellement serrée que j’ai encore des problèmes de sensibilité au pouce. Je n’ai pas été violent envers eux. »
Code oublié
Le jeune l’assure : il voulait simplement regarder les chargeurs d’ordinateur, dans le rayon du bas. Il mime le geste à la barre. « Je me suis penché avec le téléphone à la main, comme ça, et me suis appuyé dessus pour me relever. Ils ont mal interprété mon geste. » Impossible de le vérifier. Il a refusé de livrer le code de déverrouillage. Problème de mémoire. Batterie en panne. Il ne l’a pas donné, non plus, une fois réparé. « Ça n’aurait servi à rien, on aurait dit que j’avais effacé. »
« Il est dans le déni parce qu’il sait qu’il a mal agi et ne pensait pas être pris », estime Stéphanie Veyssière. La procureure reprend les témoignages d’une cliente et d’une employée. Elle requiert six mois de prison avec sursis et un stage de citoyenneté. Pour l’avocate du prévenu, la vidéo ne prouve rien. Si ce n’est qu’il s’est baissé. Elle s’attarde sur la santé de son client. Un accident grave, dont son crâne porte les stigmates, le laisse irritable et a pu affecter sa mémoire. Le tribunal le condamne à six mois de prison avec sursis et à suivre un stage de citoyenneté. La victime ne s’est aperçue de rien. Elle n’a pas pu être identifiée.