
En cette journée internationale du sport féminin, le rugby gallois est en pleine tourmente, puisqu’une enquête de la BBC révèle des comportements graves de sexisme au sein de la Fédération galloise de rugby (WRU). Une ancienne dirigeante affirme qu’un homme toujours en poste à la WRU lui a annoncé qu’il voulait « la violer » en 2019 et confie même avoir pensé à se suicider.
« Il dit qu’il voulait me ramener à l’hôtel, m’attacher sur le lit et me violer »
Charlotte Wathan, ex-directrice du rugby féminin gallois, dénonce une « culture toxique » et affirme avoir été au bord du suicide en raison de l’attitude sexiste de ses collègues masculins, selon une enquête de la BBC diffusée dans une émission d’investigation. Une autre femme, ancienne employée de la WRU (Fédération galloise de rugby) et interrogée sous couvert de l’anonymat par la BBC, affirme même avoir rédigé en 2018 un mémo pour son mari au cas où elle se suiciderait, à la suite de harcèlement sexiste.
De son côté, la Fédération galloise de rugby (WRU) assure avoir enquêté sur ces deux cas et affirme que les procédures adéquates ont été appliquées. Un homme, au centre d’entraînement gallois de Glamorgan en 2019, « a dit qu’il voulait me violer. Me ramener à l’hôtel, m’attacher sur le lit et me violer », a raconté Charlotte Wathan, qui ajoute : « Je me rappelle en avoir été malade, comme après un coup de poing dans l’estomac. Je me rappelle avoir été en état de choc et m’être dit « est-ce que j’ai vraiment entendu ça ? » ».
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L’homme accusé est toujours en poste à la WRU
« Tout le monde a ri, a-t-elle poursuivi, j’ai quitté la pièce et j’ai éclaté en sanglots ». L’ancienne dirigeante a saisi à l’époque la WRU, qui a mandaté un enquêteur externe pour faire la lumière sur cet incident et sur des accusations de sexisme plus larges. Mais la BBC affirme que plusieurs témoins clés, qui pouvaient confirmer ses affirmations, n’ont pas été auditionnés.
L’homme accusé d’avoir tenu ces propos n’a pas non plus été entendu et travaille toujours à la WRU, selon le média public britannique. Amanda Blanc, ex-présidente du conseil d’administration du rugby professionnel gallois, avait déjà eu des mots très durs lors de son allocution de départ en 2021 pour dénoncer le sexisme à la WRU, en affirmant qu’elle s’en allait « parce qu’on ne l’écoutait pas ». Une affaire qui fait grand bruit au pays de Galles et qui, on l’espère, sera suivi de sanctions adéquates.