
C’est un projet qui ne séduit en rien les élus de Boran-sur-Oise, une commune du sud de l’Oise. Dans les tiroirs de la municipalité de Bernes-sur-Oise, la commune voisine, située, elle, dans le Val d’Oise, le projet de construction d’un centre pénitentiaire vient d’être mis sur la table.
Récemment étudié à l’occasion d’un conseil municipal, les élus de Boran-sur-Oise sont unanimes. Ils rejettent fermement de voir pousser une prison à 500 mètres des portes de leur paisible bourg.
Des murs de 6 mètres de hauteur
Le 17 janvier dernier, les votes des élus de Boran-sur-Oise étaient d’une homogénéité des plus limpides. En cause, le caractère exceptionnel du projet qui pourrait voir le jour à quelques pas de chez eux. Celui d’une prison.
L’installation d’un centre pénitentiaire avec des murs de 6 mètres de hauteur en périphérie comprenant un éclairage jour et nuit va nuire à son environnement et à son développement touristique.
« Aucune compensation, seulement des nuisances »
Dans sa démarche d’opposition, la municipalité sort ses arguments sur l’autel de la négociation :
- la commune de Boran-sur-Oise n’a jamais été conviée aux réunions de concertation du projet,
- elle comporte 4 monuments (l’église St Vaast, la Plage du Lys-Chantilly, la Ferme fortifiée de Morancy et la château ) inscrits et classés à l’inventaire des Monuments Historiques ainsi qu’un site naturel inscrit (la vallée de la Nonette),
- la commune est membre du Parc Naturel Régional Oise-Pays-de-France depuis sa création en 2004,
- elle recense la présence d’un corridor écologique dans le périmètre proche du projet d’implantation,
- elle fait partie des atouts majeurs en termes de tourisme de la Communauté de communes Thelloise pour les raisons précitées.
Trois communes contre
En conséquence, la commune de Boran-sur-Oise demande l’annulation de ce projet « qui n’apporte aucune compensation mais que des nuisances ».
La municipalité peut d’ores et déjà compter sur le soutien de deux autres communes de l’Oise, limitrophes. À savoir Morangles et Le Mesnil-en-Thelle, toutes deux également concernée.
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Les citoyens donnent leur avis
Afin de connaître l’avis des riverains sur ce projet de construction de l’établissement pénitentiaire nord-francilien , une concertation publique se déroule du jeudi 5 au jeudi 16 février 2023.
« Elle permet de débattre de l’opportunité, des objectifs et des caractéristiques principales du projet, des enjeux socio-économiques qui s’y attachent ainsi que de leurs impacts significatifs sur l’environnement et l’aménagement du territoire.
[…] Et de débattre de solutions alternatives, y compris, pour un projet, son absence de mise en œuvre », précise l’Agence publique pour l’immobilier de la justice (APIJ).
Qui est à l’origine du projet ?
Ce projet de construction de l’établissement pénitentiaire Nord Francilien sur le territoire de la commune de Bernes-sur-Oise est porté par l’Agence publique pour l’immobilier de la justice (APIJ), agissant au nom et pour le compte de l’État (ministère de la Justice) et sur les mises en compatibilité du Plan local d’urbanisme (PLU) de la commune de Bernes-sur-Oise et du PLU de la commune de Morangles.
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A l’issue de cette concertation préalable, les garants transmettront leur bilan à l’APIJ, qui le publiera sans délai sur son site internet et sera joint au dossier d’enquête publique.
Dans un délai de deux mois, l’APIJ devra éditer une note décrivant les mesures qu’elle jugera nécessaire de mettre en place pour tenir compte des enseignements tirés de la concertation.