
Selon les notaires des Côtes-d’Armor, les terrains à bâtir se font rares et l’heure est « aux derniers lotissements ».
Avec la ZAN (Zéro artificialisation nette), disposition de la loi Climat et Résilience d’août 2021, l’objectif est en effet de diviser par deux le rythme d’artificialisation des sols dans les 10 ans à venir pour atteindre le zéro artificialisation nette en 2050.
Des terrains aujourd’hui constructibles ne pourraient peut-être plus l’être demain et dans leur plan d’urbanisme, les communes auront du mal à étendre leur urbanisation avec des projets de lotissement.
La construction, encore un refuge
Pourtant, aujourd’hui, la construction neuve reste encore le refuge des personnes qui n’ont pas les moyens d’acheter des maisons sur le marché de l’ancien.
Marie Auboussu-Bignon, notaire à Perros-Guirec.
Avec un coût de la construction qui a explosé de 20 % en 5 ans, en raison de la flambée du prix des matériaux, la variable d’ajustement devient la superficie et la localisation du terrain.
S’il y a encore 20 ans, on construisait sur des terrains de 1500 m2, aujourd’hui, on est heureux de trouver 400 m2.
Le prix médian d’un terrain sur le département est de 38 000 € (+ 4% en un an) mais pour une surface moyenne de 580 m2.
Sur la zone littorale de Plestin-les-Grèves à Binic, le prix médian d’un terrain est de 55 900 € (+ 11,6 % en un an) pour une surface moyenne de 560 m2.
À 10 km de la côte, en zone rétrolittorale, sur les secteurs de Pontrieux, Lanvollon, Paimpol-Goëlo, le prix médian est de 28 800 € (- 0.7 % en un an) pour une surface moyenne de 710 m2.
Eloignement et des communes moins dynamiques
Face à la hausse des prix au m2, les ménages aux revenus plus modestes sont obligés de s’éloigner dans les terres pour mener leur projet de construction.
Ce n’est pas sans problème. Les locaux du littoral sont obligés de s’éloigner sur des zones ou le prix au m2 leur ait encore abordable.
Avec toutes les contraintes que cela engendre : éloignement du lieu de travail, coût du transport, etc.
Et in fine, « de vraies inquiétudes sur la vie et le dynamisme des communes en termes de commerce, d’école, de services. »
Face à la raréfaction des terrains, « ceux qui ont une très grosse enveloppe n’hésitent pas à acheter une maison ancienne, la font raser pour bâtir une construction neuve » ajoute Nicolas Bosquet.
Selon lui sur le littoral du Goëlo, « si des acquéreurs n’ont pas 400 à 450 000 € de budget, ils ne peuvent pas espérer construire sur les communes côtières ».