
Les images captées par les passionnés ou simples témoins sont impressionnantes. Dans la nuit du lundi 13 février 2023, un météorite a survolé et illuminé le ciel à Rouen, au Havre, à Paris et même jusqu’à Chartres.
Mais que sait-on de ce météore ? D’où vient-il et où a-t-il atterri ? On fait le point avec un spécialiste.
Comment a-t-on pu observer cette météorite ?
Tout d’abord, commençons par le petit nom de cet astéroïde. Il a d’abord été appelé « Sar2667 » avant de se voir attribuer le nom de « 2023 CX1 » par le MPC (The Minor Planet Center).
L’observation de ce phénomène est exceptionnelle, confirme François Colas, astronome, chercheur au CNRS et à l’Observatoire de Paris-PSL. « L’objet a été détecté [par un observatoire hongrois, NDLR] avant son entrée dans l’atmosphère terrestre par un télescope, ce qui est très rare. C’est la septième fois. » L’ESA (Agence spatiale européenne), précise que l’astéroïde a été photographié dès 20h18 dimanche soir, depuis la Hongrie.
Cela a donc permis aux spécialistes et passionnés de se tenir prêts à observer son arrivée dans le ciel, aux alentours de 4 heures du matin. Les images parlent d’elles-mêmes, avec comme une étoile filante qui a ensuite provoqué un énorme flash lumineux.
« La boule de feu s’est produite à l’heure et à l’emplacement prévus (02:59 UTC), avec des observations principalement du sud du Royaume-Uni et de la France, mais aussi de la Belgique, des Pays-Bas et même de l’Allemagne », note l’ESA.
Une lumière éclatante pour un météore de taille plutôt modeste. « Il faisait environ 1 mètre de diamètre avant son entrée dans l’atmosphère », indique François Colas.
À lire aussi
- Orne. Ils traquent toujours la météorite tombée près de Sées
Où est tombée la météorite ?
Beaucoup se demandent désormais où a pu tomber la météorite. « On a pu voir un gros sursaut lumineux, ce qui correspond plutôt à une fragmentation très forte de l’objet », poursuit notre spécialiste.
Mais « compte tenu de sa vitesse d’entrée relativement faible dans l’atmosphère (14km/seconde), il est très probable que des objets soient restés au sol, même si l’entrée a été très violente et qu’il a perdu beaucoup de sa masse ».
« Il est probable que certains fragments du météoroïde aient survécu à la passe atmosphérique et soient tombés quelque part à terre près de la côte au nord de Rouen », confirme l’agence spatiale.
Cela dépend aussi de sa structure. S’agissait-il d’un tas de gravats qui collent par microgravité ou d’un caillou compact ?
La taille des débris qui pourraient être retrouvés est donc incertaine.
En revanche, on sait approximativement dans quel secteur il faudra les chercher. Le point d’impact est, selon François Colas, situé « entre Le Havre et Dieppe. On est sûr que c’est tombé dans les terres ».
« Pour l’instant, la zone d’impact est définie avec une précision d’une dizaine de kilomètres », ce qui rend les recherches impossibles en l’état. « On attend d’avoir d’autres données pour avoir une zone de chute plus réduite. »
À lire aussi
- Nice. C’est quoi cette traînée lumineuse qui passera ce lundi soir dans le ciel ?
D’où vient 2023 CX1 ?
Quant à l’origine de ce visiteur venu d’ailleurs, François Colas note que « connaissant son orbite avec précision, on peut savoir d’où il vient ».
Il vient de la ceinture principale d’astéroïdes, entre Mars et Jupiter.
Cet objet volant là est donc clairement identifié, contrairement à celui abattu par un avion américain non loin de la frontière canadienne, au-dessus du lac Huron, suscitant déjà les théories les plus folles.
avec Valentin Lebossé