
Jean-François Boudigue, adjoint à la mairie de la Teste en charge…

Jean-François Boudigue, adjoint à la mairie de la Teste en charge de la forêt usagère donna la première salve rappelant les errements, « harcèlements » et « tentatives de contrôle » qui précédèrent l’élection des nouveaux syndics généraux, le 28 octobre dernier.
Rappelons en deux mots que la forêt usagère est régie par un statut à part, reposant sur des textes séculaires appelés baillettes et transactions. Les syndics de propriétaires (les ayant-pins) et d’usagers (les habitants d’Arcachon, La Teste, Gujan et le Cap Ferret) l’administrent. Jusqu’à il y a peu, la mésentente régnait en maître.
Les annonces du maire
« Aujourd’hui, il y a des gens qui s’entendent » tranchera ensuite le maire, Patrick Davet, dont les premiers propos au micro furent sans équivoque. « Je tiens aux droits d’usage. Je l’ai dit au plus haut niveau car l’intention de les voir sauter est réelle. Ça démangeait tout le monde. » Et d’en appeler « au plus grand sérieux ».
« Je ne donnerai pas l’autorisation de rentrer dans le massif tant que les travaux sont en cours » illustra-t-il annonçant, en contrepartie, que du bois de chauffage serait spécialement débité à l’attention des usagers et mis à leur disposition.
Je tiens aux droits d’usage. Je l’ai dit au plus haut niveau car l’intention de les voir sauter est réelle. Ça démangeait tout le monde.

Sabine MENET
« Aujourd’hui, on n’est plus dans le folklore. Thibaud Lemaire a déposé le bilan et disparu des écrans radar. Cette forêt, on a besoin de l’entretenir. Et je n’oublie pas les cabanes. Pour l’instant la Préfecture refuse mais je remonterai au créneau. » Une intervention applaudie.
Dans le rétro et vers le futur
Christine Peny, la présidente de l’Addufu, est revenue sur le plan simple de gestion qu’avait précisément déposé le propriétaire Thibaud Lemaire et qui avait suscité une levée de boucliers générale. Elle a aussi rappelé les recommandations de la mission interministérielle qui en avait découlé. « La cause de la forêt usagère doit s’imposer à tout projet d’aménagement territorial » a-t-elle martelé.
« Notre avenir ce sont les baillettes et transactions, et la régénérescence naturelle »
Et de revenir, immanquablement sur « l’indicible tragédie » de cet été et les « attaques injustifiées et mensongères » qui en résultèrent. « L’Addufu n’a jamais empêché les voies d’accès en forêt » a-t-elle dit, égratignant au passage le Service départemental d’incendie et de secours (Sdis), le Centre régional de la propriété forestière de Nouvelle-Aquitaine (CRPF) et la Défense des forêts contre les incendies (DFCI). Selon elle, la question était surtout celle de « l’adaptation des moyens de secours à ce type de massif ». Bref, sept mois plus tard, les plaies demeurent à vif.
Un « modèle social »
« Notre avenir ce sont les baillettes et transactions, et la régénérescence naturelle », rappela Chrisitine Pény. « Pourquoi, aujourd’hui défendre ce mode de gestion ? Parce qu’il n’est pas archaïque mais apporte les réponses aux défis de notre temps. Une gestion durable qui inspire de plus en plus de jeunes forestiers. Un partage du bien commun, un modèle social. »

En 2022, 1 266 personnes ont rejoint l’Addufu. Les 281 nouvelles adhésions de l’année témoignent d’un indéniable intérêt pour le modèle précité. Assurant de sa vigilance, la présidente de l’Addufu en a terminé sur une note d’espoir avec le « dialogue constructif » engagé avec les nouveaux syndics. Leur représentant, Matthieu Cabaussel, fit ensuite un point sur les travaux en cours. Rappelant la « responsabilité » qui incombe aux syndics dans le cadre d’une « gestion d’urgence » et d’un « enjeu sanitaire », il a exposé les critères de sélection qui prévalent à toute coupe.

Sabine MENET
Porté par « le consensus autour de la régénération naturelle », le chantier n’est pas exempt d’erreurs, reconnaît-il. Afin « d’ouvrir la boîte noire », il a projeté une série de photos des débardages en cours. Commencés le 11 janvier, les travaux devraient encore durer six mois.