
Dans le centre-bourg de Nécy, dans l’Orne, des ouvriers s’attellent à planter de la végétation sur le nouvel aménagement.
Un terre-plein occupe désormais une large partie du croisement entre la D29 et la D245.
Il fait partie du projet de sécurisation du bourg que porte le maire depuis 2013 et dont les travaux ont commencé en octobre 2022.
L’objectif, pour la municipalité, était de « freiner l’ardeur de la circulation », en rétrécissant la rue, au niveau du croisement et en abaissant la limitation de vitesse à 30 km/h.
325 000 euros pour rien ?
Un objectif qui n’est pas atteint d’après le maire, Patrick Bellanger, qui partage sa déception : « les gens continuent de rouler très vite ».
« Une voiture a percuté une autre, trois semaines après les travaux », rapporte-t-il, dépité.
Un accident léger qui illustre bien le problème auquel la municipalité est confrontée.
Je me sens démuni

« Je trouve ça regrettable compte tenu du prix de l’opération », poursuit l’élu.
« 325 000 euros d’investissements et je vois qu’il n’y a aucun respect de la priorité : c’est dramatique ».
Sur ce total de 325 000 euros, environ la moitié a été subventionnée par l’État, au travers d’une DETR et par l’intercommunalité. Le Département, a financé le projet à hauteur de 14 000 euros, laissant à la charge de la commune, environ 155 000 euros.
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Le Département a pris entièrement en charge les travaux de reconstitution de l’accotement, pour l’élargissement de la RD29, pour un montant de 38 700 euros. Les carrières locales ont fourni gracieusement des rochers, et deux entreprises de transport ont mis à disposition, gracieusement encore, des camions et chauffeurs pour la réalisation des travaux.
« Est-ce qu’il fallait investir autant pour avoir ce résultat ? », se demande le maire.
« Je ne suis pas prêt à accepter qu’on dise un jour, s’il y a un accident : « mais qu’est-ce que le maire a fait pour éviter ça ? » »

Une priorité à droite plutôt qu’un stop
En lieu et place des deux panneaux stops placés de part et d’autre du carrefour se trouve désormais une simple priorité à droite. Le maire s’explique : « les automobilistes grillaient souvent ces stops. On les a supprimés pour qu’il y ait moins d’infractions ».
Et ajoute : « on arrive dans un carrefour sans signalisation : on se pose fatalement la question si c’est une priorité à droite, là, même pas… »