Le comédien Louis Velle, époux de Frédérique Hébrard, s’est éteint à l’âge de 96 ans. Chaque été, le couple se rendait à Valleraugue (Gard) dans la maison des Bressous.
Louis Velle vient de s’éteindre ce jeudi 2 février à l’âge de 96 ans, entouré des siens, et de son épouse Frédérique Hébrard. Marié depuis 1949, le couple était extrêmement fusionnel : c’est ensemble presque toute leur vie qu’ils ont donné corps, elle par le texte, lui dans le jeu d’acteur, à des personnages toujours attachants.
« La Demoiselle d’Avignon » a rendu Louis Velle célèbre en 1972 (sa partenaire est alors Marthe Keller). Il joue parallèlement au théâtre, au cinéma et enchaîne les séries, écrites par Frédérique. « Le Mari de l’ambassadeur », puis durant l’été 1993, « Le Château des Oliviers » (avec Brigitte Fossey et Jacques Perrin) qui, sur France 2, remporte une énorme audience. Dans la région, le tournage en 2010 des « Châtaigniers du Désert » marque le pays viganais.
Un livre à deux voix « La Protestante et le Catholique »
Dans un livre autobiographique publié en 1999, « La Protestante et le Catholique », Frédérique Hébrard et Louis Velle racontent à deux voix les liens qui les unissent et leur foi respective. Elle la jeune Cévenole non baptisée, attachée à la mémoire huguenote, et fille de l’académicien André Chamson, et lui, le jeune catholique, issu d’une famille plus traditionnelle, s’étaient rencontrés au conservatoire. Choc entre deux mondes, humour commun et grande appétence pour l’Autre, leur témoignage fait mouche auprès de leur public. Louis est happé par une carrière de comédien, mais il aime aussi prendre la plume. L’écriture est l’affaire de chacun des membres de la famille, ensemble ou individuellement.
À Valleraugue, dans la sévère maison des Bressous, le clan Velle se retrouvait chaque été. Frédérique, Louis, leurs trois enfants, Catherine, également écrivain, François, scénariste et réalisateur, Nicolas, producteur, et leurs petits-enfants. Ici, face à la montagne, non loin du col de la Lusette où se trouve en pleine nature, le tombeau de Chamson, Louis était devenu presque plus Gardois que son épouse.
« Mes racines sont très métissées, mais j’ai passé mon enfance dans le Val-d’Oise, à deux pas de la forêt de Montmorency, qui a été une forte présence pour moi. J’ai découvert le Gard aux bras de ma fiancée, en 1949 », nous confiait Louis Velle, il y a quelques années. S’il est tombé en amour pour celle qu’il appelait toujours sa « fiancée » ou « Riquette », il a simultanément aimé son pays. « Je me souviens de ma découverte de Nîmes, un 15 juillet par une chaleur terrible ! Et puis j’ai été conquis par ce pays cévenol. Je le connais bien car j’y ai beaucoup marché. »
La vieille maison camisarde n’étant pas chauffée, le couple rejoignait les Yvelines, les premiers frimas venus. Là, dans la campagne aussi, au milieu de la nature, dans un hameau appelé Coin perdu, entouré de chats et du chant des oiseaux, Louis Velle s’en est allé. Une messe sera célébrée à Morainvilliers, dans les Yvelines, avant une crémation.
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