« Où est Baptiste? Où est mon fils? » Chantal Simonneau pose cette lancinante question depuis le 5 février 2022. Sur son visage se lisent l’inquiétude, le chagrin et un infime espoir de retrouver son fils. Gérant d’un camping à Colmars-les-Alpes (Alpes-de-Haute-Provence), employé dans un cabinet de comptable à Antibes, père de deux enfants, il a laissé sa voiture, un Dacia Duster noir, fermée à clef sur un parking avant de partir randonner sur le chemin de la Cascade. À l’intérieur du véhicule, ses papiers et un peu d’argent ont été trouvés par les enquêteurs. Chantal Simonneau ne comprend pas, et se désespère: « C’est un itinéraire très fréquenté et pas difficile. Ce n’est même pas de la haute montagne. Il s’est passé quelque chose mais quoi? La chute, le malaise, c’est la solution facile », s’indigne-t-elle.
Le dossier clôturé
Les gendarmes, notamment ceux de Castellane, ont engagé d’importants moyens de recherche (hélicoptère, drone, plongeur, chien pisteur…) mais sans résultat. Les appels à témoin, notamment dans nos colonnes, sont restés sans réponse. Pas le moindre indice pour l’instant. Le major Chave a clôturé l’enquête et doit se rendre à l’évidence: il n’y a pas de piste, aucune hypothèse à privilégier. Il s’apprête à transmettre la procédure au parquet. Le gendarme doit recevoir la famille lundi prochain pour faire le point. « Je ne peux accepter la situation », insiste Chantal Simonneau, amère et désemparée. « Je veux porter plainte pour enlèvement et séquestration. On ne peut se résoudre à cesser les investigations. »
La vente du camping suspendue à la justice
Le jour de sa disparition, Baptiste Simonneau avait une barbe de trois jours, était vêtu d’un jean bleu, d’un pull noir, de chaussures de randonnées marron et d’un sac à dos noir. Séparé de sa compagne depuis un an et demi, père de deux jeunes enfants dont il avait la garde alternée, l’homme de 1,80mètre, chauve, d’allure sportive, avait le projet de revenir s’établir à Nice, la ville où il est né et où il a grandi.
Martial, son père qui était établi en Russie depuis plus de vingt ans, a été contraint, avec Chantal, de pallier l’absence de leur fils pour faire tourner, tant que bien que mal, le camping. L’établissement accueille une quarantaine de résidents, locataires à l’année, sans compter la soixantaine de tentes et mobil-home proposés d’avril à octobre. « On espère que la justice autorisera la vente du camping rapidement », confie Chantal Simonneau.


30 septembre 2022: Alfred Damele, 75 ans, est parti à 9h à la cueillette aux champignons sur la commune de Breil-sur-Roya, du côté du fort de l’Authion. Après avoir garé sa voiture, il a emprunté la piste des Quatre chemins à l’Arboin, itinéraire qu’il connaissait bien. Depuis, plus aucune nouvelle du retraité.
17 septembre 2022: Soc, un ressortissant thaïlandais domicilié à Quinson (Alpes-de-Haute-Provence), randonneur de 47 ans aguerri, laisse son véhicule à Belvédère et gravit la vallée de la Gordolasque pour atteindre le refuge de Nice, à 2.232mètres d’altitude. Il y passe la nuit avant de reprendre son parcours, direction le refuge des Merveilles situé au cœur du parc national du Mercantour. Il disparaît autour du mont Clapier. Il randonnait seul et sans balise, ce qui va à l’encontre des recommandations des gendarmes de haute montagne.
20 octobre 2020: Anne-Laure Apicella, 48 ans, coach personnel, deux enfants, domiciliée à Vallauris, part pour effectuer une randonnée de 8km entre Breil-sur-Roya et Libre. Elle est vue au péage de l’autoroute A8 puis, une dernière fois à la gare SNCF de Sospel où elle laisse sa voiture. Puis plus rien.
2 septembre 2017: Yves-Maurice Martin-Jarrand, 87 ans, pharmacien à la retraite qui a longtemps exercé à Tende, disparaît. Il a l’habitude de sortir marcher quasiment tous les jours, sac banane à la taille et petit sac à dos. Des témoins rapportent l’avoir vu vers 10 heures, aux environs de Breil-sur-Roya puis à midi à Tende. Il n’a jamais réapparu.
2 août 2016: David Wood, anglais, 61 ans, possède une résidence secondaire à Marie. Il part marcher vers midi entre Marie et Clans sur un sentier sans difficulté. Trois semaines de recherches intenses n’ont rien donné.
