
À l’aube de ses 60 ans, Jean-Benoît Albertini prend le poste de préfet de la Seine-Maritime et de la Normandie. Il succède à son « ami », Pierre-André Durand, parti pour l’Occitanie.
Celui qui était secrétaire général du ministère de l’Intérieur depuis 2020 fut aussi préfet en Vendée, dans l’Essonne mais aussi directeur du cabinet du ministre de la Cohésion des territoires, commissaire général à l’égalité des territoires ou encore conseiller technique au cabinet du Premier ministre pour l’aménagement du territoire et les collectivités locales.
Marié, père de quatre enfants et grand-père depuis peu, Jean-Benoît Albertini se dit satisfait de s’installer dans une région qu’il connaît peu « mais une des régions, certains diraient même LA région qui fait marcher la France ».
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En poste à Toulouse lors de l’explosion AZF
Conscient des enjeux industriels et environnementaux de cette région aux nombreuses usines Seveso, le nouveau préfet veut en faire une « opportunité » mais aussi une « responsabilité ». « Tout en étant fier de cette région industrielle, nous avons aussi une responsabilité », ajoute-t-il.
« Le hasard fait que j’étais en fonction à Toulouse au moment de l’explosion d’AZF. Ce n’est pas juste une référence. Nous étions à plus de deux kilomètres du site et on pensait que c’était sous nos pieds. J’ai vécu cet événement avec son bilan absolument dramatique avec l’émotion et tous les retours d’expériences, car c’est aussi ça la mission des représentants de l’État. »
Il salue notamment les deux décrets et plusieurs arrêtés ministériels après l’incendie de Lubrizol qui ont renforcé les obligations des industriels. Jean-Benoît Albertini veut accroître « la mise en sécurité des sites Seveso mais aussi les mutations industrielles et énergétiques sur lesquels on attend la Normandie. Il y a déjà un certain nombre de projets prometteurs avec des investissements considérables, notamment dans le secteur industrialo-portuaire ».
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Cette mutation, c’est aussi, selon le préfet, un enjeu d’attractivité du territoire pour « se projeter dans un avenir prometteur ». Car la baisse démographique de la Normandie fait partie d’une de ses préoccupations. « Il faut donner aux personnes qui sont déjà là l’envie d’y rester et pour les personnes qui sont plus loin l’envie de venir y habiter. Pour cela, il faut dessiner un avenir. »
La sécurité, un enjeu pour le nouveau préfet
L’ancien secrétaire général du ministère de l’Intérieur veut mettre également en avant la sécurité. Son premier déplacement en tant que préfet de Seine-Maritime sera d’ailleurs à la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP) ce lundi 30 janvier à Rouen.
« Un certain nombre d’indicateurs sont en hausse ces derniers mois notamment sur les violences physiques, à la personne, assure-t-il. C’est d’ailleurs pour cela que des patrouilles de gendarmerie mobile prête main-forte en zone police dans les villes. C’est le cas à Rouen depuis deux semaines. »
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En parallèle, le nouveau préfet tire à boulet rouge sur les chiffres de la sécurité routière, qui sont « dramatiques » en 2022. 75 personnes ont été tuées sur les routes de la Seine-Maritime en 2022, les chiffres n’avaient pas été aussi élevés depuis l’année 2012. « C’est + 75% par rapport à 2021, c’est du jamais vu dans ce département. Les effets sont dévastateurs, c’est un gâchis à tous égards, déplore-t-il. Il va y avoir une réponse du pouvoir public. »
« Je serai sur le terrain »
Jean-Benoît Albertini veut être dans une posture d’ouverture et de dialogue auprès des concitoyens. « Je ne veux pas qu’on ait la sensation que la parole de l’État vienne d’ailleurs, d’en haut. Je ne serai pas un préfet qui enverra des communiqués de presse pour imposer telle ou telle mesure, je serai sur le terrain. »