
Après deux ans d’absence en raison du Covid, le 72e Salon du jouet de Nuremberg vient de se dérouler du 1er au 5 février 2023. Véritable rendez-vous mondial du jouet, il regroupe 2 000 exposants issus de 69 pays.
Au cœur de l’événement, nous avons réalisé un cliché collectif d’une partie de la délégation jurassienne, forces commerciales en tête, qui compte une centaine de personnes. Le point avec les dirigeants des entreprises du Jura : Smoby, Jeujura, Vilac, Juratoys, et Falk de l’Ain voisin.

> JeuJura. « Nous avons toujours maintenu la fabrication française ». Dirigée par Catherine Varacca à Saint-Germain-en-Montagne, l’entreprise emploie 50 personnes.
Arrière-petite-fille du fondateur, j’ai pris la succession de mes parents en 1990. J’étais encore étudiante, mon père était malade. De ce fait, mon arrivée chez Jeujura a été précipitée.
Faits marquants depuis 2020 ? : « De belles années. Fabricant français, nous avons eu la capacité de répondre à la demande des clients (peu d’impact du Covid et des aléas de l’industrie mondiale). L’année des 110 ans de l’entreprise, en juillet 2021, Jeujura a représenté le Jura à l’Elysée lors de la « Grande exposition du Fabriqué en France » qui valorisait les savoir-faire d’excellence. Nous venons de recevoir le prix « Cocorico du jouet 2022 » décerné par les enseignes du jouet ».
Perspectives pour 2023 et au-delà ? « Investissement dans l’outil de production. Une machine de découpe laser qui permet à certains de nos chalets, 70 ans après, de retrouver
des portes et fenêtres en bois. Une démarche RSE (Responsabilité sociétale et environnementale) depuis longtemps : des achats de bois local, la valorisation des déchets de bois pour le chauffage… On entame un partenariat avec Deyrolle, une institution scientifique et pédagogique qui existe depuis 1831 ».

> Smoby. « Un discours jurassien ». Dirigée par Alexis Delorme à Lavans-lès-Saint-Claude, l’entreprise emploie 380 personnes en France. Créée en 1924, Smoby appartient depuis 2008 au groupe familial Simba-Dickie basé à Fürth-Nuremberg en Allemagne. Cinquième intervenant européen du jouet, Simba-Dickie emploie 3 000 personnes.
J’ai fait mes débuts chez Smoby en 1995 au service commercial. Je suis progressivement devenu directeur grands comptes jusqu’en 2005. Après des expériences de direction commerciale France chez Giochi Preziosi (Italie) et Mega Bloks (Canada), retour aux sources à la direction de Smoby en 2020.
Faits marquants depuis 2020 ? « Une très grosse année en 2021, due aux ventes des produits de la maison et du jardin. Smoby est leader européen des gros jouets d’extérieur : la maison en tête. Gros investissements : 5 millions d’euros en équipement machines sur le site d’Arinthod (200 personnes).
Perspectives pour 2023 et au-delà ? « Nous avons un discours jurassien. Avec 75 % de fabrication dans le Jura, on continue de relocaliser. C’est la première fois que l’on fait apparaitre sur les packagings, la position géographique de l’entreprise et le logo Made in Jura. Un projet d’extension de 32 000 m² de l’unité d’Arinthod avec un bâtiment couvert de 14 000 m², à horizon 2024/2025 ».

> Vilac. « Des partenariats internationaux prestigieux ». Dirigée par Laurent Weisbuch à Moirans-en-Montagne, l’entreprise emploie 50 personnes.
En 2012, la famille Weisbuch (France Cartes à Nancy) a acquis Vilac dont j’ai pris la direction.
Faits marquants depuis 2020 ? : « Dans le domaine du jouet en bois, nous développons des collaborations atypiques avec des institutions nationales : Elysée, Marine Nationale, Musée du Louvre. Nous créons des collections avec des artistes de renommée mondiale : le new-yorkais Keith Haring (une présence de plusieurs décennies au MOMA (le Musée d’art
Moderne de New York), plus récemment avec Andy Westface de Hong-Kong. Nous exportons en Chine grâce à notre filiale de Shanghai ».
Perspectives pour 2023 et au-delà ? : « Initiée par la carabine biathlon Martin Fourcade sortie en 2019, la collection « Jeux Olympiques Paris 2024 » est déjà en place. Nous avons la volonté de renforcer la part de fabrication française. Exemple récent : l’acquisition d’une machine d’impression numérique pour l’unité de Moirans-en-Montagne ».

> Juratoys. « Un collectif de marques ». Dirigée par Ludovic Martin à Orgelet, l’entreprise emploie 180 personnes (dont 70 à Orgelet). Juratoys est un collectif de marques dont : Janod, Kaloo, Lilliputiens.
J’ai fait toute ma carrière professionnelle dans le jouet. Elle a commencé en 1992 dans le groupe King Jouet. J’ai ensuite rejoint Juratoys en 2006 en tant que directeur d’exploitation. Depuis 2017, j’occupe le poste de directeur général de l’entreprise.
Faits marquants depuis 2020 ? : « En octobre 2022, Juratoys a rejoint le groupe patrimonial français Maped, leader mondial des accessoires scolaires. Il est dirigé par la 3e génération de la famille Lacroix. C’est un rapprochement qui fait sens. Nous avons une réelle proximité géographique (siège de Maped à Annecy) et culturelle. De belles synergies en perspectives et l’accélération du développement international. Rappelons en 2020 l’acquisition de la marque belge Lilliputiens, spécialiste de peluches premier âge ».
Perspectives pour 2023 et au-delà ? : « Continuer à offrir le meilleur aux enfants en proposant une offre de qualité qui leur donne le pouvoir de changer le monde avec leurs mains. Nous allons capitaliser sur nos piliers stratégiques : développer les ventes à l’international, sans cesse innover (plus de 250 nouveautés chaque année), rapprocher nos bassins de production et digitaliser l’entreprise.
Nous menons une politique environnementale engagée et nous nouons des partenariats qui ont du sens ; Forest & life (plantation d’arbres avec des enfants dans des zones sinistrées, une collection éco-conçue WWF à qui nous reversons une partie des bénéfices ».

Falk. « 75 ans que ça roule ! ». Dirigée par Yvain Sogno à Oyonnax, l’entreprise emploie 47 personnes.
J’ai rejoint la société en 2007 avant d’en prendre la direction en 2014, faisant suite à mon père Didier Sogno et à mon grand-oncle Maurice Falquet, représentant ainsi la 3e génération de l’entreprise familiale. Sur la base du savoir-faire accumulé et de l’emblématique tracteur à pédales, j’ai initié une importante campagne de modernisation de l’outil de production et logistique. Apparition de nouveaux véhicules : engins de chantiers, motos, scooters… En privilégiant la qualité made in France, l’éco-conception notamment par l’usage de plastique recyclé et la durée de vie des produits qui ont construit la notoriété de Falk
Faits marquants depuis 2020 ? : « Falk s’est réinventé avec un nouveau visage plus joueur. Des jouets roulants qui permettent aux enfants de se déconnecter des écrans pour se dépenser, bouger et s’amuser au grand air, mais également en intérieur avec l’apport de roues silencieuses. Environnement : réduction significative de la consommation d’énergie en renouvelant l’outil de production.
Fusion récente du site de production et du site logistique en construisant un nouvel entrepôt logistique de 6 000 m². L’éco-conception : notre record ? Un packaging réduit de plus de 50 % entre la première version d’un jouet et sa nouvelle version éco-conçue sans réduire les dimensions du produit lui-même ! ».
Perspectives pour 2023 et au-delà ? : « Falk rend hommage à son fondateur Maurice Falquet avec un nouveau porteur tracteur premier âge nommé Maurice. Nouvelles couleurs, nouveau style, éco-conception ! Falk travaille sans relâche à l’intégration de plastique recyclé dans son process industriel, notamment dans le cadre du projet Orplast soutenu par l’Ademe ».