
Portée par 14 communes de Cœur du Jura, l’implantation d’un parc éolien sur le premier plateau avance. Michel Laniesse, maire du Chateley, et Pierre Leroy, maire de Montholier, ne cautionnent pas le projet. Ils expliquent pourquoi.
Le 14 février 2023, les 14 communes engagées dans le projet de parc éolien sur le premier plateau ont signé avec la Communauté de communes Cœur du Jura, la Société d’économie mixte Energies renouvelable Citoyenne (SEM EnR) et la SEM SIPEnr une convention de partenariat.
Six mâts au parc de Chamole
Le document donne un cadre d’organisation, définit notamment les buts et la philosophie du projet, qui pourrait être dimensionné peu ou prou comme le parc de Chamole qui compte six mâts.
Entre la mi-2023 et fin 2024, des études d’impact vont être réalisées avec une mise en service théorique pour 2028, si le projet arrive à son terme.
Des opposants, mais sans majorité
Lors du référendum local qui s’est tenu à Arbois le 20 novembre 2022, 59,98 % des bulletins exprimés ont penché vers le « Non ». Mais avec un taux de participation à 36,6 %, inférieur aux 50 % nécessaires pour que le résultat s’impose à la Municipalité, le référendum est devenu simplement consultatif.
4 contre et 16 abstentions
En conseil municipal, les élus arboisiens ont, à la majorité, validé la convention de partenariat. Lors du conseil communautaire Cœur du Jura du 20 décembre 2022, la convention a également été approuvée, 0 avec 4 contre et 16 absentions.
Sur des projets qui engagent sur le long terme, au-delà de nos mandats, il faut consulter les populations.
Les voix du « non »
Parmi les opposants à l’éolien dans le Jura, Michel Laniesse, maire de Chateley et Pierre Leroy, maire de Montholier, tous deux élus communautaires, font
entendre leurs arguments.
> Une énergie intermittente
« Ce que nous voulons dénoncer, c’est la contradiction émise au niveau national ou par la ComCom dans les documents fournis. Il y est dit qu’il faut préserver l’environnement, la qualité de vie, les paysages. Et un peu plus loin, on met l’accent sur le développement de l’énergie éolienne.
Or, c’est une énergie intermittente, qu’il faut compenser par des centrales électriques au charbon ou au pétrole », avance Pierre Lenoir.
Implanter des éoliennes dans des paysages remarquables est aussi contraire à la préservation des paysages et du cadre de vie de la population.
> Un système subventionné. Pour Michel Laniesse, « la filière éolienne ne tient que sur les subventions. Vous supprimez tous les avantages fiscaux de toutes sortes, les prix d’achat garantis, la filière éolienne s’effondre ».
« Jusqu’ici, ce sont beaucoup les investisseurs privés étrangers qui investissent dans l’éolien. Ils se remboursent avec le prix d’achat de l’éolien qui est trop élevé par rapport au prix du marché. Quand on paie son abonnement à EDF, ou que l’on met du carburant dans sa voiture, on paie les taxes qui servent à garantir ce prix d’achat sur l’éolien ».
« Il faut consulter la population »
> Un manque de démocratie ? Selon Michel Laniesse, « des engagements verbaux avaient été pris disant, « ne vous inquiétez pas, la population sera consultée ».
Lors du conseil communautaire du 20 décembre 2022, le président Bonnet [Dominique Bonnet, président de la Communauté de communes cœur du Jura et maire de Poligny. Ndlr] m’a répondu que nous étions dans une démocratie représentative, que les élus étaient là pour voter des projets et qu’on ne pouvait pas consulter tout le temps les populations.
« Sur le fond, il n’a pas tort, mais il y a des sujets d’importance inégale. Sur des projets qui engagent sur le long terme, au-delà de nos mandats, il faut consulter les populations », conclut-il.