
C’est une affaire particulièrement sordide qui a été jugée devant la chambre des comparutions immédiates du tribunal du Mans (Sarthe) dans la soirée du vendredi 17 février 2023.
À la barre, se tient un homme assez grand, svelte, vêtu d’une chemise élégante bordeaux, d’un pantalon noir, mais avec des claquettes vert fluo et des chaussettes noires.
Il lui est reproché d’avoir été violent envers sa compagne en janvier 2023. Il est également accusé d’avoir tiré profit de la prostitution de celle-ci d’octobre à novembre 2022.
« Je reconnais les violences psychologiques »
Devant le tribunal, le prévenu conteste avoir exercé des violences sur sa compagne. Laquelle l’accuse de l’avoir violentée. Selon elle, il lui aurait cogné la tête contre leur lit. L’accusé reconnaît simplement l’avoir insultée.
Je reconnais les violences psychologiques.
Lorsqu’on lui oppose les témoignages des enfants de sa compagne, il répond qu’ils sont sous influence de leur mère…
Accusé d’organiser la prostitution
Il lui est également reproché d’avoir organisé et bénéficié de la prostitution de sa compagne d’octobre à novembre 2022 notamment en prenant des rendez-vous avec des « clients » via un site internet.
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Ainsi, le suspect aurait géré la clientèle, « sécurisé » les passes qui avaient lieu dans leur appartement « lorsque les enfants étaient à l’école » et demandé que certaines passes soient filmées. Il est aussi soupçonné d’avoir bénéficié de l’argent de prostitution de sa compagne.
Rentabiliser son infidélité
Lequel d’expliquer que sa compagne était infidèle. Étant tous deux à court d’argent, il leur est venu l’idée de « rentabiliser » son infidélité pour faire vivre leur foyer où vivent leurs enfants.
Infidélité qui a plongé le prévenu dans une dépression ; à la suite de quoi, il a perdu son emploi.
« On a d’abord pensé au trafic de drogue« , déclare sérieusement à la barre celui qui n’a qu’une mention sur son casier judiciaire, mais qui est encore sous le coup d’un sursis probatoire.
« On se croirait chez un marchand de tapis »
« On se croirait chez un marchand de tapis », s’exclame le procureur.
Il requiert à l’encontre du prévenu une peine mixte de 24 mois de prison dont 12 mois avec sursis probatoire et 12 mois de prison ferme avec mandat de dépôt à effet différé.
Il souhaite que le prévenu soit soumis à des obligations de soins et de travail. Selon lui, il doit aussi suivre un stage sur les violences faites aux femmes.
« Ce dossier, pour moi, il est fait de bric et de broc »
Dans sa plaidoirie, Maître Jonathan Proust, l’avocat du prévenu souligne les faiblesses du dossier et explique que, concernant les accusations de proxénétisme envers son client, il n’y avait pas eu de contrainte.
Selon lui, son client n’en était pas à l’origine bien qu’il ait utilisé cet argent « pour faire vivre la famille ».
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Il relève également les différents changements de version de la victime et l’absence d’éléments concernant les accusations de violences physiques.
Ce dossier, pour moi, est fait de bric et de broc.
Et de demander une peine adaptée pour son client.
18 mois de prison
L’accusé est finalement reconnu coupable pour l’ensemble des faits qui lui sont reprochés.
Il est condamné à une peine mixte de 18 mois de prison, soit 10 mois de prison avec sursis probatoire de 2 ans et 8 mois ferme sous bracelet électronique.
Son sursis probatoire est également révoqué à hauteur de 3 mois.
Il passera donc 11 mois en Détention à Domicile sous Surveillance Electronique (DDSE).