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La Conférence Régionale du Sport Occitanie adopte 22 actions pour développer la filière sport

Les membres de la Conférence Régionale du Sport en Occitanie ont adopté un premier Projet Sportif Territorial.
Les membres de la Conférence Régionale du Sport en Occitanie ont adopté un premier Projet Sportif Territorial. (©CN / Métropolitain)

La Conférence Régionale du Sport Occitanie s’est réunie en assemblée plénière la semaine dernière à Montpellier. Après le travail de concertation menée depuis un an, ses membres ont acté un ambitieux Projet Sportif Territorial décliné en 22 actions concrètes. Parmi ces actions figurent notamment la constitution d’un fonds de dotation en faveur des sportifs de haut niveau, l’organisation de passerelles entre le monde de l’entreprise et la haute performance sportive, le lancement de campus régionaux de la filière sport pour développer l’emploi et la formation aux métiers du sport, l’accompagnement des clubs au développement de la pratique sportive féminine…

Kamel Chibli, vice-président de la Région en charge de l’éducation, de l’orientation, de la jeunesse et des sports, et président de la Conférence, détaille les ambitions de l’instance et du Projet Sportif Territorial. Il en profite également pour annoncer le lancement en Occitanie de l’offre des TER à 1€ le week-end pour les licenciés sportifs.

Ce qu’il faut savoirMis à jour il y a 19h06

La Conférence Régionale du Sport d’Occitanie a été installée le 9 septembre 2021 par Étienne Guyot, préfet de Région. Kamel Chibli, vice-président de la Région en charge de l’éducation, de l’orientation, de la jeunesse et des sports, a été élu président de cette nouvelle instance. Il est accompagné de trois vice-présidents également élus : Richard Mailhe, président du CROS, Bernard Dalmon, membre du bureau de la CCI Occitanie, et Pascal Étienne, DRAJES. 74 membres représentant de l’État, des collectivités territoriales, du mouvement associatif et du monde économique sont rassemblés au sein de la Conférence. L’objectif est d’élaborer une stratégie de développement du sport à l’échelle du territoire en mettant en cohérence les politiques sportives des différents acteurs. Au-delà de répondre au cadre législatif, l’ambition est de proposer des outils au service du sport pour les territoires : orienter, coordonner et financer.

Suite à la mise en place de la Conférence Régionale du Sport, un large travail de concertation et de consultation s’est déroulé durant l’année 2022. Cette séquence de travail a été menée par des commissions thématiques, réunissant les têtes de réseaux et les élus, dans un but stratégique et politique, ainsi que des groupes de travail, réunissant les experts du territoire sur chacune des thématiques identifiées. Le Projet Sportif Territorial et ses 22 actions en est la conclusion.

Le Projet Sportif Territorial s’articule autour de trois axes :
– Le développement de la pratique sportive partout et pour toutes et tous, notamment via une politique d’équipements ambitieuse et cohérente.
– Le renforcement des coopérations entre les acteurs du sport, la promotion de l’activité sportive.
– La volonté de faire du sport un véritable outil de promotion et de valorisation du territoire régional.

Pouvez-vous rappeler ce que sont ces Conférences Régionales du Sport ?

Les Conférences Régionales du Sport ont été créées par l’État afin de fédérer tous les acteurs du sport sur un territoire : le monde économique, les collectivités, les institutions et l’ensemble du mouvement sportif. L’idée est de travailler ensemble de façon collégiale – il y a 74 membres – d’abord sur le constat et la situation du sport territoire par territoire.

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À ce titre, la Région développe déjà une politique active en matière de sport.

Elle est effectivement très sportive mais ce n’est pas pour cela que l’on considère que tout est réglé. Nous devons être autocritique sur les choses qui n’avancent pas et en même temps bousculer l’État sur les moyens. J’avoue avoir été au début un peu sceptique car je craignais une énième usine à gaz. On a saisi l’opportunité de pouvoir se parler entre différentes collectivités, de comment on peut harmoniser les aides, comment on peut mieux répondre aux besoins de nos athlètes pour qu’ils restent ici s’entraîner dans de bonnes conditions, comment on accompagne les entreprises à soutenir le sport… tout cela constitue un sujet majeur autour du sport et de la santé. Cela fait un an que chaque commission travaille à ce diagnostic pour aboutir à un programme validé à l’unanimité, le Projet Sportif Territorial, qui dresse notre feuille de route pour les six prochaines années en Occitanie.

Que trouve-t-on dans ce Projet Sportif Territorial ?

C’est une feuille de route très ambitieuse avec des actions concrètes. Son objectif n’est pas juste de faire de belles phrases. Pour chaque action, nous devons mettre tous les ingrédients pour que ces actions soient menées à bien. Avec le covid, nous avons traversé une période compliquée mais nous avons aujourd’hui un Plan Sportif Territorial partagé par l’ensemble des acteurs. Nous sommes un territoire très varié qui compte 13 départements, plus de 17 000 clubs professionnels et amateurs, des jeunes qui se préparent pour les JO Paris 2024 comme Anthony Jeanjean… Des acteurs du monde sportif comme Tony Estanguet (président du Comité d’organisation Paris 2024) ou Sébastien Grosjean (directeur de l’Open Sud de France) reconnaissent qu’il y a dans notre région une vraie dynamique.

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Quel est votre rôle en tant que président ?

J’essaie de mettre du carburant dans cette machine et stimuler tout le monde. Mon rôle est aussi de bousculer l’État. C’est ce que j’ai dit au directeur de l’Agence Nationale du Sport et à la ministre des Sports. Maintenant, on va aller les chercher. On nous a demandé de créer cette Conférence mais faire rêver les gens cela va un temps. C’est pour cela qu’il y aura une Conférence des Financeurs avec de l’argent généré pour nous permettre d’accompagner les projets et les actions concrètes.

Ce PST s’adresse à tous les sportifs ? Professionnels et amateurs ?

Il s’adresse à tout le monde. Même pas qu’aux sportifs mais à tous les habitants d’Occitanie… aux écoles, aux collèges, aux lycéens… aux métropoles comme aux territoires ruraux… aux petits clubs comme aux plus grands clubs professionnels… aux athlètes qui préparent les JO comme aux personnes qui font un jogging tous les week-ends… Ce PST c’est la politique sportive que l’on souhaite dans notre grande région. On considère qu’il faut développer le sport-santé pour le bien-être des gens donc on met en place des actions concrètes.

Outre l’accompagnement des clubs et des sportifs, est-ce que le PST prévoit de nouvelles infrastructures ?

Il y a un volet sur la rénovation des équipements et un constat sur les équipements qu’il manque pour être performant et pour accompagner les nouvelles disciplines comme celles que l’on peut voir au FISE depuis des années maintenant ou encore favoriser la pratique des sports nautiques et des sports en pleine nature. Actuellement, il y a un engouement extraordinaire autour du padel. Nous avons 4 600 communes, est-ce que l’ambition est d’avoir un équipement dans chaque commune ? C’est une ambition de fou mais pourquoi pas. Il y a également la question économique d’un domaine générateur d’emplois, de la formation des bénévoles ou encore de l’attractivité à l’internationale dans un moment où on prépare les JO de Paris 2024. Ainsi, comment quand on est une commune de 4 000 habitants, avec une infrastructure magnifique, on peut se vendre à l’internationale ? C’est ce que nous avons fait récemment avec le Comité Régionale du Tourisme en réunissant à La Grande-Motte l’ensemble des centres de préparation olympique pour leur donner des outils afin de valoriser leur territoire à l’échelle mondiale.

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Les collectivités accompagnent déjà beaucoup le monde sportif. L’idée est de mieux les coordonner ?

Bien sûr. Par exemple, s’il y a des équipements similaires qui sont à proximité l’un de l’autre alors que le potentiel n’y est pas, il faut sans doute mutualiser. À l’inverse, certains territoires vont en manquer alors qu’ils ont le nombre de licenciés suffisant. Encore une fois cela passe par des actions concrètes. Nous allons lancer le train à 1€ le week-end pour les licenciés sportifs. C’est unique en France. Alors, est-ce que nous sommes capables depuis l’Occitanie de dire qu’au niveau national tous les trains doivent être à 1€ pour les licenciés sportifs afin d’avoir moins de bus sur les routes, plus de sécurité et un bilan carbone favorable. Et surtout cela permet de générer des économies pour les clubs, les transports peuvent parfois représenter jusqu’à 30% de leur budget de fonctionnement. Cette Conférence Régionale des Sports doit être concrète, ludique et pédagogique. En Occitanie, nous essayons de bousculer les choses. Cela ne sert à rien de dire que l’on veut 80 médailles aux JO et 4 millions de licenciés. Par contre, il faut savoir ce que l’on met derrière pour atteindre cette objectif. C’est ce que nous faisons pour être meilleur en sport et générer plus de pratiquants sur le territoire en faisant en sorte que personne ne se sente oublié dans cette grande région.

Est ce que cela ne vient pas trop tard par rapport aux JO de Paris 2024 ?

En Occitanie, nous n’avons pas attendu cette Conférence Régionale du Sport pour travailler. Honnêtement, 2024 n’est pas une fin en soi. Est-ce que l’objectif c’est juste la question de Paris 2024 ? Je ne crois pas. Quand on rénove une infrastructure, on ne le fait pas juste pour qu’elle soit une base arrière. Un jour peut-être car c’est une fantastique exposition mais il y a surtout des usagers qui pourront en profiter au quotidien. Il faut considérer que les Jeux Olympiques ou un grand événement est une opportunité pour se poser les bonnes questions et peut-être bousculer les rénovations. Quand on a lancé le Plan Occitanie Ambition 2024, le but était de permettre aux collectivités propriétaires d’infrastructure de niveau Régional+ de les accompagner financièrement dans les rénovations.

L’Occitanie est-elle d’ores et déjà au rendez-vous des Jeux Olympiques ?

Oui et on le verra d’ailleurs dans les prochaines semaines avec de belles annonces concernant d’importantes délégations étrangères. Il y a aura des Tournois de qualification olympique, beaucoup d’équipes viendront se préparer chez nous et cela montrera que, même si les Jeux Olympiques se déroulent à Paris, il fait bon vivre en Occitanie.

La filière sport aura son Campus des métiers

« En tant que rectrice de région académique, en charge des services Jeunesse, engagement et sport, des écoles, des établissements scolaires, du sport scolaire et de l’enseignement à l’université notamment à travers les STAPS, j’ai considéré que je devais être membre personnellement de cette Conférence » explique Sophie Béjean présente dès l’installation de la Conférence Régionale du Sport Occitanie avec la volonté de s’impliquer dans la commission Emploi, formation, enjeux de demain. Avec déjà une première annonce. « Les métiers du sport sont bien plus large que le métier de sportif. C’est aussi l’organisation d’événements, la communication, le commerce, la santé, le bien-être… Nous avons proposé la création d’un campus des métiers et des qualifications dédié aux métiers du sport en Occitanie en fédérant les acteurs du sport comme les CREPS, les CFA du sport, les STAPS mais également les formations dans le milieu scolaire comme par exemple un Bac Pro autour de la création d’événements sportifs. Avec le soutien de la Région, nous allons créer ce treizième campus des métiers et nous avons bien sûr d’autres projets ». Ce campus, devant bénéficier d’une validation nationale, pourrait voir le jour début 2024.

Les 22 actions du Plan Sportif Territorial :
– Élaborer un guide des bonnes pratiques destiné aux décideurs locaux et devant constituer un outil d’aide à la décision.
– Réaliser un recensement des besoins territoriaux faisant le lien avec la fonction des équipements existants.
– Réaliser des diagnostics territoriaux s’appuyant sur l’expertise des acteurs sportifs et professionnels du sport.
– Développer des activités de pleine nature.
– Créer un club des organisateurs d’événements sportifs.
– Évaluer le poids économique de la filière sport afin de favoriser sa reconnaissance et de valoriser ses transversalités.
– Développer un packaging entourant l’accueil d’événements sportifs et de délégations.
– Élaborer un schéma sectoriel de la filière du sport occitane.
– Lancer des campus régionaux de la filière sport.
– Renforcer la formation et la montée en compétences des bénévoles.
– Sensibiliser les professionnels de la santé sur la thématique sportive.
– Évaluer la condition physique d’un public scolaire.
– Recenser les bonnes pratiques régionales contribuant au développement de la pratique sportive.
– Promouvoir la pratique du vélo au quotidien.
– Développer la pratique du sport en milieu professionnel.
– Accompagner les clubs au développement de la pratique féminine.
– Renforcer les passerelles entre les acteurs sportifs et les établissements scolaires.
– Mettre en place des outils partagés pour piloter le haut niveau en Occitanie.
– Proposer des passerelles de collaboration concrètes entre le monde de l’entreprise et la haute performance sportive.
– Installer et optimiser les missions de la Maison Régionale de la Performance.
– Développer et valoriser les espaces de pratique du haut niveau, en particulier pour encourager l’accueil de stages de préparation sportive.
– Créer un fonds de dotation à destination du sport de haut niveau.
Le calendrier : l’installation de la Conférence des Financeurs du Sport en Occitanie se fera fin mars 2023. Deux autres assemblées plénières sont prévues en juin et en septembre en lien avec les campagnes de subventions. Enfin, l’année 2023 se clôturera par la Conférence Régionale des Sports qui sera l’occasion de dresser un bilan de cette nouvelle organisation et d’effectuer, si nécessaire, des ajustements du Projet Sportif Territorial.

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