
Dans la maison Duret, à Villez-sur-le-Neubourg, les esprits sont en ébullition vendredi 10 février. Mathilde revient du Neubourg avec la 4 L Savane qu’elle va embarquer avec son frère Paul dans la célèbre course d’orientation humanitaire, du jeudi 16 au dimanche 26 février 2023. Elle commence à avoir « le coup de main », même si « les rapports des vitesses sont encore difficiles ».
L’aventure
Le grand frère de 24 ans et la petite sœur de 20 ans forment l’équipage baptisé 4 L et 1 volant. Ils sont bientôt prêts pour l’aventure. Il reste à ajouter vêtements et nourriture au paquetage. Le matériel scolaire, les produits d’hygiène et de soins destinés à l’association Enfants du Désert, partenaire du 4 L Trophy, sont déjà rangés dans l’automobile, avec les deux tentes prêtées par des proches. « Je ne veux pas dormir avec Paul : il ronfle ! » souligne Mathilde.
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Dès mai 2022, c’était la course aux sponsors et aux dons financiers, une rude épreuve pour Mathilde et Paul. S’ils sont parvenus à collecter 2 720 € jusqu’aux derniers jours, Mathilde met cela sur le compte de « la chance ». Les amis et la famille y ont joué un rôle important. En ajoutant les dons matériels, l’équipage totalise 7 300 €. « Ils se sont bien battus. Ils ont eu affaire à des gens adorables », souligne Martine. Mathilde dénombre une dizaine d’entreprises neubourgeoises.
Ils sont hyper charrette ! Au lieu d’un an, ils n’ont eu que sept, huit mois pour préparer la voiture !
La 4 L Savane, « elle est belle et pimpante ». Paul l’a achetée avec les sous obtenus de la vente de sa 2CV. Elle est arrivée assez tardivement, au début du mois d’octobre 2022. « Ils sont hyper charrette ! Au lieu d’un an, ils n’ont eu que sept, huit mois pour préparer la voiture ! » assure Martine, les yeux pétillants d’admiration pour ses enfants.
Même si Mathilde et Paul ont eu le coup de cœur, il restait un certain nombre de travaux à réaliser, sur les chapeaux de roues : remplacer le joint de culasse, le carburateur, le deuxième ventilo, la pompe à eau, la pompe à essence… « J’ai mis deux, trois semaines à retaper la voiture, pour le plus gros. Ma plus grande peur, pendant la course, c’est qu’il y ait une casse au moteur », admet Paul. Ce dernier week-end avant l’aventure, « un vrai mécanicien » devait contrôler la Renault avant le départ.
« Hâte de vivre ce moment »
Dès 9 h ce mardi 14 février, la team 4 L et 1 volant doit rejoindre le domicile ébroïcien d’une des Demoiselles en 4 L. De là, les équipages amis veulent rouler tranquillement jusqu’à Biarritz, ligne de départ du 4 L Trophy. Dès lors, famille, amis et connaissances pourront suivre l’épopée du n° 1655 sur Instagram, Facebook, LinkedIn, WhatsApp et Polarsteps. Ce sera le début de leur journal de bord. Munis d’une GoPro et de leurs mobiles, ils vont l’agrémenter de photos et de vidéos. « J’ai hâte de vivre ce moment », sourit Mathilde tout en appréhendant les « soucis ».
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Mais il semble que la bonne entente de la fratrie saura dépasser les difficultés. Elle espère en tout cas les éviter jeudi et vendredi lors de la traversée de l’Espagne jusqu’à San Roque, à dix kilomètres d’Algeciras. Avec les 1 800 équipages du 4 L Trophy, elle embarquera dimanche, deuxième jour de traversée, de l’autre côté du Détroit de Gibraltar. Grâce à leurs sponsors et leurs proches, Paul et Mathilde espèrent conclure leur course avec leur 4 L le 24 février, comme leurs 3 600 concurrents. Confiante quant à la traversée du désert marocain de ses enfants, Martine, elle, s’épargnera toute cette route : « Moi, je vais prendre l’avion direct pour Marrakech et les attendre sur la ligne d’arrivée. »