
Dans le cadre du projet de reconversion du site de 20 hectares de Michelin, fermé depuis 2019 à La Roche-sur-Yon, la collectivité a décidé d’y créer une filière d’excellence, une société baptisée Atinea (Atlantique, innovation, énergie, automatisme) autour des énergies nouvelles et des mobilités innovantes. Le but étant de faire émerger à terme un écosystème pour faciliter et accélérer les projets dans ces domaines d’avenir.
Le projet prévoit une reconversion complète du site Michelin avec des espaces de location et de vente pour implanter des entreprises industrielles (tel que E-Neo, première entreprise à s’installer sur le site), des espaces dédiés à la recherche et développement (bureaux, laboratoires), une pépinière pour y implanter de jeunes entreprises, ainsi que des ateliers démonstrateurs pour tester des produits avant leur phase industrielle, et des locaux pour proposer de la formation continue. Tout cela en lien avec les thèmes de la mobilité et de l’énergie.
37,7 M€ pour convertir tout le site
La phase opérationnelle de cette reconversion du site a débuté avec l’implantation de la première station multi-énergie du Sydev ainsi que le démantèlement de l’ensemble des machines-outils et le traitement des zones polluées par Michelin.
La deuxième étape consiste à créer la Société par actions simplifiée à mission (SAS) Atinea.
Cette création va voir le jour au printemps prochain avec le concours financier de la banque des territoires, Michelin et Oryon, ainsi qu’un autre partenaire financier « mais dont je ne peux encore dévoiler le nom » a indiqué Luc Bouard, président de l’Agglomération yonnaise lors du conseil d’agglomération du 9 février.
Cette société aura pour objet de développer le site Michelin, de mener les études et les travaux d’aménagement foncier, la valorisation d’immeubles, la gestion commerciale, locative et technique du parc et les actions de promotion et de valorisation.
Le plan financier pour le lancement de cette SAS prévoit au final la cession du foncier par Michelin à l’Agglo pour 9,3 millions d’euros et un apport au capital d’un montant de 13,9 millions d’euros comprenant notamment Michelin et la Banque des Territoires pour 12,7 millions d’euros et Oryon pour 1,2 million d’euros.
e Le site nécessitera aussi un investissement pour sa reconversion estimé à 37,7 millions d’euros, avec des travaux annoncés sur 2024 et 2025.
Un montage financier décrié par l’opposition
« On rachète 9,3 millions d’euros à Michelin un site qu’il a abandonné, c’est choquant », a déclaré Stéphane Ibarra, élu de la minorité, opposé à ce montage financier concernant la future SAS Atinea.
La présence de Michelin dans cette société est importante pour leur rappeler l’histoire de l’usine à La Roche-sur-Yon et le préjudice causé avec sa fermeture. Il doit être présent, mais sans perspectives de bénéfices pour aider à la mutation du site.
L’élu est également dube tatif quant à l’entrée de la Société d’économie mixte (Sem) Oryon, à hauteur d’1,2 million d’euros. « On expose Oryon à un risque. Et 1,2 million d’euros sur un capital de 13,9 millions d’euros fait que la Sem va rester un petit acteur de cette SAS. Quels leviers aura-t-elle pour décider ? » s’interroge-t-il. Comme il s’inquiète des 1000 emplois potentiels annoncés par le président avec la reconversion de ce site. « Au moment du montage financier de la SAS, on est loin de ces 1000 emplois annoncés ».
« Tout cela prend du temps », lui a répondu Luc Bouard. « Trois ans, c’est peu quand il faut démanteler et refaire tout un site. La première facture réglée à ce jour par Mic, elin pour démonter, repenser des voiries s’élève à 5,6 millions d’euros » a indiqué le président.
Il reste encore beaucoup à faire et Michelin perdra au final 20 millions. Ça ne me fait pas pleurer, car il y a eu désengagement de Michelin en fermant son site, mais il faut le voir comme un investisseur. Si la SAS Atinea tient son budget, c’est grâce à l’apport de Michelin.
Quant aux emplois attendus, Luc Bouard assure « qu’au final, ce sera sans doute plus que 1000 emplois ».