
Un vent frais, un temps humide, de la gadoue : le mélange parfait pour un reportage au milieu des champs du Perche. Les sapeurs-sauveteurs de la Sécurité Civile en pleine action, il a fallu aller les voir sur le terrain. « Cela se fait en trois étapes, débroussaillage, tronçonnage, évacuation », explique le Colonel Gwénaël.
Un deal gagnant-gagnant
Ce jour, c’est la section du Capitaine Maxime qui est « engagée ». Et c’est avec un grand plaisir que l’UIISC1 remplit cette mission.
Tout le monde est gagnant dans l’histoire. Il y a un intérêt opérationnel pour le régiment. Pour les jeunes qui viennent d’arriver, on leur apprend les processus et technique de débroussaillage et tronçonnage. Et pour les plus anciens, c’est du maintenant des acquis.
Des manœuvres utiles pour le terrain quand l’UIISC1 se retrouve au cœur d’un lieu ravagé par une tempête ou lors des feux de forêt.
Guy Bidault, président des Sentiers du Perche, ne peut qu’acquiescer. Car c’est également l’autre gagnant de l’histoire. « Nous allons avoir un chemin de 3 km qui va de La Perrière jusqu’au moulin d’Arcisses. »
Et le randonneur expérimenté se voit déjà marcher sur ces beaux chemins. « J’espère le labelliser PR (Promenade Randonnée, NDLR). Mais aussi, le relier au GR35 que nous avons rapproché du Perche. L’autre itinéraire possible : le chemin de Saint-Michel. »
Créé par les moines en 1123
Nous avons emprunté le canal pendant 1,5 km pour retrouver les sapeurs-sauveteurs tronçonneuse. Ils sont à mi-chemin. « Et il ne vous reste pas le plus facile », lance ce randonneur aiguisé.
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Construit par les moines en 1123, 900 ans en arrière, le canal s’est retrouvé asséché en 1966. Harold Huwart effectue un rappel historique. « A l’époque, c’était une donation de Rotrou III à l’abbaye d’Arcisses. Il a beaucoup servi à assainir les canalisations de Nogent pour éviter l’eau stagnante. »
Mais pourquoi s’est-il retrouvé sans eau ?
Cette année-là, il y a eu de très grosses inondations. Et Robert Huwart a décidé d’interrompre le canal car il y avait trop d’eau à Nogent. Finalement, il en est resté là.
Quand les sapeurs-sauveteurs auront terminé leur mission – commencée en novembre -, il restera à la charge de la Ville de clôturer et mettre quelques portillons pour ne pas se retrouver avec du bétail dans le canal. Car pour le moment, il faut enjamber les barbelés.
Prêt pour l’été ?
Harold Huwart semble déterminé pour ouvrir ce chemin aux randonneurs durant l’été. Tout cela dépendra de la disponibilité des sapeurs qui seront peut-être appelés en mission… « Pour le moment, on vient chaque semaine à une équipe de 15 », relève le Colonel Gwenaël.
Guy Bidault a une idée derrière la tête, lancée comme une requête. « Si on l’a en octobre pour notre rando des sentiers, ce sera bien », sourit-il. Enfin des idées, il en a des dizaines dans son esprit. Il se voit déjà parcourir ce chemin pour le baliser. Organiser des différentes sorties et boucles par ce canal. Le président des Sentiers du Perche rêvait à ce projet « depuis que la voie verte était en réflexion ».
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Face à la nature, au milieu des champs, bottes aux pieds, Harold Huwart ne peut s’empêcher de lancer : « la vallée de la cloche, c’est quand même un petit paradis ».