Par Véronique Couvret Publié le Le Réveil Normand Voir mon actu Suivre
Aux Vaux à L’Aigle, les dysfonctionnements de chauffage et d’eau chaude sont récurrents. Déjà, en mai2017, dans nos colonnes, quatre locataires listaient de nombreux problèmes, pointant, entre autres, une température trop basse dans les appartements.
Quatre ans plus tard, rien n’a vraiment changé, cela se serait même aggravé.
Situation dégradée
Ornella Vaudron et Stéphanie Tézé, deux locataires du bâtiment Jacques Cartier, font état de « mauvaise isolation et de problèmes d’humidité importants » dans les appartements.
« Depuis qu’ils nous ont annoncé, en 2017, qu’on allait partir, ça se dégrade », indique Ornella Vaudron.

Plus d’eau chaude
Le 6 mars 2021, les locataires ont eu la mauvaise surprise de constater qu’ils n’avaient plus d’eau chaude.
« On est resté trois à quatre jours avec de l'eau complètement froide, puis tout juste tiède. C'est un peu mieux maintenant mais ça reste encore très insuffisant »
Pièce manquante
Quant au chauffage, il ne fonctionne plus depuis la mi-mars, ce que confirme d’ailleurs le bailleur social Orne Habitat, gestionnaire de ces immeubles. Dix-sept locataires sont ainsi impactés.
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« Notre prestataire de chauffage et eau chaude Idex est intervenu depuis la semaine dernière. Des relevés de températures ont été effectués jeudi 18 mars et nous ont interpellés. Ainsi, lundi 22 mars nous avons pu identifier l’origine de la panne. Une pièce située au niveau du chauffage urbain, auquel nous sommes raccordés, est défectueuse. Elle a été commandée immédiatement pour être remplacée au plus tôt par Cofely, le prestataire intervenant sur la partie chauffage urbain. »
Cette réparation devrait également régler le problème de l’eau chaude.
En attendant, Orne Habitat a proposé à tous ses locataires de leur fournir des convecteurs électriques et de prendre à leur charge le surcoût d’électricité occasionné.
Surcoût d’électricité
« C’est bien mais moi, je paye un surcoût d’électricité depuis octobre car le chauffage n’a jamais fonctionné chez moi depuis sa remise en service à l’automne dernier. Va-t-on me dédommager ? » interroge Ornella Vaudron qui déplore l’inertie du bailleur social.
« J’ai appelé régulièrement Orne Habitat mais rien n’a bougé jusqu’à ce que je médiatise le problème sur les réseaux sociaux et ce matin [24 mars 2021, NDLR], Mme Liger [directrice de l’agence de L’Aigle d’Orne Habitat] est venue me rencontrer ».
Elle tient à faire savoir qu’elle ne remet pas en cause le travail des salariés d’Orne Habitat et tout particulièrement ceux de l’agence aiglonne « attentifs et à l’écoute mais dès qu’on va plus haut, il ne se passe plus rien ».

Version divergeante
Orne Habitat affirme n’avoir reçu que deux réclamations de sa part, les 16 et 21 octobre 2020 et que le problème a été résolu en purgeant le circuit de chauffage au niveau de l’appartement situé au-dessus.
« Cela a pris quelques jours car nous avons eu des difficultés à intervenir dans le logement situé au-dessus puisqu'il était occupé ».
Seuil minimal à 18 °C
Orne Habitat précise également qu’Idex a été contacté en décembre par Ornella Vaudron « mais à date du 14 décembre 2020, un relevé de température a été effectué à son domicile avec une température constatée de 19 °C, signé par la locataire ».
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Cependant, au vu de l’état des murs et des huisseries, ces 19 °C devaient être exceptionnels.
D’ailleurs, les deux femmes estiment qu’elles et les autres locataires ne bénéficient pas des prestations normalement attendues car payées chaque mois. « On est censés avoir 19 °C et ce n’est pas le cas. »
« Faux », répond Orne Habitat qui précise que 19 °C est la limite maximale prévue par la loi.
La crainte d’être mal relogés
Le seuil minimal est cependant fixé à 18 °C. Il est d’ailleurs indiqué sur le site Service-Public.fr qu’« en cas de surchauffe ou de sous-chauffe, le juge peut notamment prononcer des sanctions (au cas par cas) pour la réparation du préjudice subi par l’occupant ».
Mais selon Ornella Vaudron, les locataires, qui doivent tous quitter ce « quartier tranquille » avant les travaux de rénovation, font profil bas par crainte de se voir « mal relogés ».
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Ils patientent sachant que la situation va d’elle-même se régler avec l’arrivée des beaux jours.