Mardi 24 janvier, il doit répondre de vol avec effraction, en réunion, port d’arme et menaces de mort…
Mardi 24 janvier, il doit répondre de vol avec effraction, en réunion, port d’arme et menaces de mort sur gendarme. Des faits commis le 21 janvier, à Morcenx-la-Nouvelle. Il est en état de récidive légale pour l’ensemble, après une condamnation devant le juge pour enfants en janvier 2022, qui l’avait déjà conduit en détention.
Le jeune, qui se décrit comme « vagabond », reconnaît s’être introduit dans une maison de Morcenx-la-Nouvelle et y avoir dérobé bijoux, argent et parfum. Difficile pour lui de nier, un voisin le décrit formellement avec son complice. Le duo est retrouvé à la gare avec les effets de la victime. Le mineur est convoqué ultérieurement devant le juge pour enfants.
« J’espère que personne ne viendra te cambrioler »
« J’avais des dettes à cause de stupéfiants entreposés dans une cave et qui auraient disparu, tente de se justifier Youndi Maille. Les gars m’ont dit qu’il y avait 5 000 euros dans cette maison, alors je suis allé les voler pour me rembourser. » Le juge demande : « Cette maison ne vous est pas inconnue ? » Il confirme : « Ce sont d’anciens voisins. J’ai le même âge que leur fils. »
« On se lève tous les matins pour se payer un toit au-dessus de la tête […] Toi, tu casses la porte, tu entres et tu te sers »
Présente à l’audience, la mère de famille cambriolée ne connaît pas vraiment le jeune. Elle décide de prendre la parole : « On se lève tous les matins pour se payer un toit au-dessus de la tête. On économise pour se meubler. Toi, tu casses la porte, tu entres et tu te sers. Tu dis vouloir prendre un nouveau départ, trouver un travail pour te payer une maison. Je te le souhaite, mais j’espère que personne ne viendra te cambrioler. » Son conseil, Me Guillaume Planchenault, souligne : « C’est d’autant plus violent pour ma cliente, qu’elle s’était absentée de chez elle à peine trente minutes pour une course. Elle retrouve sa maison totalement retournée, avec la crainte que les cambrioleurs soient toujours sur place. »
Plus d’erreur de jeunesse
« Ce dossier ressemble en tout point aux faits qui ont déjà mené Youndi Maille en détention. À 18 ans, il y a déjà passé plusieurs années. Rien n’y fait, ni les mesures alternatives, ni les mains tendues par la justice. Vous êtes adulte maintenant, alors il faut abandonner les excuses d’erreur de jeunesse pour assumer ce que vous faites », arrive à faire entendre Anne Delahaie, presque aphone. Quinze mois de prison ferme sont requis.
Me Marie-Laure Égea, pour la défense, insiste : « La prison ferme n’est pas une solution, Youndi Maille a besoin d’un cadre. Comme il n’a pas de toit sur la tête, ça le pollue. Il ne peut pas se concentrer sur son avenir et verse dans la délinquance. Dans un régime de semi-liberté, il pourrait investir pleinement son temps libre à chercher un travail sans se soucier où dormir. »
L’argument n’est pas retenu. Le jeune Landais est condamné à un an de prison ferme avec maintien en détention.