Home Faits Divers Langon (33) : le radiologue à la retraite rattrapé par la vague #Metoo
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Langon (33) : le radiologue à la retraite rattrapé par la vague #Metoo

L’information judiciaire, ouverte au tribunal de grande instance de Bordeaux, a débouché sur sa mise en examen. Et sous peu, si ce n’est déjà fait, le jugement de la chambre disciplinaire de l’ordre régional des médecins d’Aquitaine sera versé au dossier.

Des faits anciens…

C’est sans doute un effet de la vague #Metoo qui a libéré et rendu audible la parole des femmes dénonçant des violences sexuelles . Des témoignages relatifs à des faits susceptibles de s’être produits pour certains il y a plus de quinze ans sont remontés à la surface. Et comme il n’y a pas de prescription en matière de déontologie médicale, le 7 mai dernier, la juridiction présidée par Dominique Naves, un magistrat du tribunal administratif, a prononcé la radiation du médecin.

La chambre disciplinaire assure avoir forgé son « intime conviction » à la lecture des plaintes et des doléances émanant de cinq patientes et de deux anciennes secrétaires du cabinet de radiologie Imagix fondé par le Dr El Absi.

« Ces déclarations reposent sur des faits matériellement établis, cette exactitude étant confortée par l’absence de toute explication, notamment médicale, crédible apportée en défense », soulignent les juges ordinaux. Les patientes évoquent des attouchements et des gestes déplacés survenus, pour l’une d’entre elles, lors d’une consultation en lien avec ses kystes ovariens, pour les autres au moment d’échographies.

Une plaignante décrit le mode opératoire peu orthodoxe retenu lors d’une échographie endovaginale qui se serait conclue par une pénétration digitale. Une autre explique avoir refusé cet examen qui n’avait pas été prescrit mais raconte qu’il lui a été demandé, alors qu’elle était en petite tenue, de placer ses deux jambes sur les épaules du médecin avant qu’elle ne subisse des massages d’un genre particulier.

Incompréhension

Quoique convoqué , le radiologue n’a pas assisté à l’audience qui a débouché sur sa radiation. « C’est un raté procédural », convient son avocat Me Pierre Sirgue. Mais il ignorait ce dont on lui faisait grief n’ayant jamais été invité à s’expliquer. Au moins trois de ces patientes avaient déjà saisi l’ordre départemental par le passé. Soit cela n’a eu aucune suite, soit il a été relaxé. Cette radiation, dont nous allons faire évidemment appel, est incompréhensible. »

Sans l’avoir entendu, le Conseil départemental de l’ordre de la Gironde a effectivement déposé plainte en septembre 2018 . Il souhaitait que la chambre disciplinaire se prononce sur l’ensemble des faits qui, pris un à un, n’avaient pas été, jusque-là, jugés répréhensibles. Ce qui a conduit la juridiction à mettre en perspective les récits des plaignantes en relevant qu’ils présentaient « des similitudes très précises ».

Deux d’entre eux émanent d’anciennes secrétaires du cabinet de radiologie . La première employée – pendant onze ans – fait état d’une après-midi assez spéciale vécue peu après son recrutement. Profitant de l’absence de patients et du départ de sa collègue , elle avait été priée de se rendre dans la salle d’examen pour tester la sonde du nouvel échographe . Elle décrit une kyrielle d’attouchements qui l’auraient tétanisée sans pour autant qu’elle ne songe à démissionner.

Une seconde secrétaire atteste avoir, elle aussi, fait l’objet de gestes déplacés, notamment une main aux fesses justifiée par son appartenance « à une grande famille ».

« C’était un spécialiste compétent et serviable. Il a pu faire montre d’une certaine familiarité. »

Selon Me Sirgue, la configuration des locaux et la fréquentation du centre, « toujours bondé » rendent ces accusations peu crédibles. « En fait, tout est parti d’un banal conflit professionnel déclenché par un changement des horaires de travail. L’une des secrétaires ne l’a pas supporté », relève l’avocat, en insistant sur le parcours exceptionnel de son client.

« Il a réalisé plus d’un million de consultations dans sa carrière. C’était un spécialiste compétent et serviable. Il a pu faire montre d’une certaine familiarité. ll y a vingt ans, personne n’y trouvait rien à redire. Mais aujourd’hui… »

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