
« J’ai fait 25 000 métiers. J’ai même pêché des palourdes au Yaudet ! » Depuis le 1er décembre, Loïc Dano est vendeur de livres d’occasion au coeur du centre-ville de Lannion. Vendeur ? Autrement plus : c’est à l’enseigne Le Bouquiniste qu’il tient boutique et l’appellation n’est pas usurpée : sur la forme comme sur le fond, c’est bien là l’antre d’un passionné.
J’ai mis tout le mois de novembre à construire mes étagères et à tout ranger. C’est du boulot de tout trier.
Des pépites sur les étagères
Un mur de formats poche sur les sujets les plus divers, un autre avec des polars à foison, c’est la base, scrupuleusement classée. Mais qu’on commence à fureter et les étagères révèlent leurs lots de petites pépites sur des thématiques qui peuvent être très pointues. Un bon fonds breton – forcément – voisine avec littérature maritime, le cinéma, les arts, la musique, des ouvrages de spiritualité, quelques bacs de BD ou encore des titres de SF qui raviront les amateurs… Sans oublier un petit « enfer » pour ceux qui se délectent sous le manteau du genre Curiosa.
« J’ai accumulé pendant des années »
Un éclectisme à l’image de celui qui a chiné des bouquins durant des années avant de se décider à sauter le pas.
Je suis vraiment débutant, c’est mon premier pas de porte. J’ai créé le stock de A à Z. J’ai accumulé pendant des années, je chinais tout le temps, et au départ sans idée de faire du commerce.
De la fameuse librairie Corre (à l’ombre du Parlement de Rennes) à Voyelles qui connut de belles heures à Lannion, des vide-greniers aux foires aux livres, Loïc Dano a aiguisé sa curiosité et ses connaissances un peu partout, arpentant dans tous les sens le petit monde des amateurs de livres.
Le lecteur compulsif coiffe sur le tard la casquette de bouquiniste « pour l’amour de la chose, pour vendre de bons livres à des lecteurs qui peuvent être exigeants ».
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Ménager le porte-monnaie
Ici, pas d’écrans pour vérifier des cotes, des disponibilités… L’esprit des lieux, c’est le temps retrouvé, les curiosités partagées et le souci de ménager le porte-monnaie des amateurs.
La bibliophilie et les livres rares, le bouquiniste laisse ça à d’autres, même s’il a plaisir à aligner quelques éditions en Pléiade ou de belles reliures qu’il sait valoir bien davantage notamment en ligne.
Je ne veux pas qu’on me dise que mes livres sont chers. Le maximum chez moi, ça doit être 60€.
Plus le temps de chiner !
Alors ça démarre plutôt bien depuis l’ouverture. En ce jour de marché, c’est même le défilé et chacun y trouve son compte : un livre pour le petit-fils, un bouquin anar qui ravit un jeune homme et même un livre illustré de Topor dont les polissonneries font pétiller l’oeil d’une petite dame également passionnée d’art aborigène…
« Oui, j’ai de bons échos. J’ai encore pas mal de choses chez moi et même si j’ai des limites de place ici, j’en ramène régulièrement. Et je refais la vitrine tous les jours. Le problème, c’est que maintenant je n’ai plus le temps d’aller chiner ! »
