
Le torchon brûle entre l’association Le Sillage et la municipalité de Cléon et ce n’est rien de le dire.
Le sillage est une vaste association de Cléon qui sert de centre social, centre de loisirs, mais aussi d’accueil périscolaire. Elle emploie « 35 équivalents temps plein » et à travers ses différents services, elle propose des animations à des centaines de jeunes et de familles de la commune.
Une baisse de presque 20 % de la subvention en 8 ans
Récemment, Le Sillage a fait savoir que la mairie comptait baisser sa subvention pour l’année 2023. En l’espace de quelques années, la subvention a en effet fondu de 20 %.
Cette année, criblé par une dette importante (évaluée à 280 000 €), et avec une nouvelle baisse de subvention de la mairie, qui est largement son principal financeur, le Sillage va devoir licencier « quatre emplois » et fermer son secteur jeunesse dès ce vendredi soir.
Secteur qui accueillait 200 jeunes adolescents. Une fermeture qui intervient à la veille des vacances scolaires.

« Ce soir, il y a une rupture de confiance. »
Pour montrer la colère qui monte au sein de l’association, les responsables avaient appelé à une manifestation devant la mairie avant le conseil municipal. Et l’appel a bien été entendu. Ils étaient une bonne cinquantaine à se faire vivement entendre quelques instants avant le début de la réunion.
Ils ont même pénétré dans la salle du conseil durant la séance sous les regards interrogateurs, voire outrés de certains élus.
À la fin du CM, le maire, Frédéric Marche a demandé s’ils souhaitaient prendre la parole. Le président Jacques Audebert s’est avancé et a rappelé qu’il souhaitait surtout de « véritables négociations ».
Dialogue encore possible ?
Marc Bourreau, élu de l’opposition, a noté que le Sillage était était une « association dont les racines sont profondes. Je ne veux pas intervenir sur le fond, n’ayant pas tous les éléments en main, mais si la trésorerie du Sillage s’est réduite à peau de chagrin, il faut contrebalancer. Il y a apparemment de l’inquiétude. Et s’ils réagissent vivement, c’est qu’ils se sentent acculés. Je pense que, tranquillement, les choses doivent être mises sur la table publiquement ».

Le maire Frédéric Marche a rappelé ensuite qu’il y avait des contacts réguliers entre l’association et la mairie. Et que la « construction budgétaire n’est pas arrêtée sur le fond. Aujourd’hui, tout le monde fait face à des difficultés. L’inflation de l’énergie représente des sommes qui donnent le tournis », note l’élu qui veut mettre de la prudence dans la construction de son budget.
« On n’abandonne pas la jeunesse ! », répète le maire en réponse aux nombreuses pancartes brandies durant le conseil.
Des échanges très vifs entre le maire et le directeur
Des échanges bien plus vifs se sont ensuite enchaînés entre le maire et le directeur du Sillage, Emmanuel Sannier. Ce dernier, après avoir tourné en dérision les propos du maire, a vu Frédéric Marche lui répondre qu’il était un « directeur de court terme ». Emmanuel Sannier a ensuite tonné qu’il était le maire « d’un mandat »…
« Ils nous mettent le couteau sous la gorge », confie après coup le maire. « Il faut voir comment font les autres villes et les autres associations [dans l’agglo d’Elbeuf]. Je connais peu d’association qui a un million de subvention. Là ce soir, il y a une rupture de confiance. »
Pour le dialogue demandé par Jacques Audebert et Marc Bourreau, cela semble donc compromis. « On va discuter entre nous, en commission », rajoute le maire.