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Les chauffeurs VTC en quête d’un revenu minimum garanti par course

Manifestation de chauffeurs de VTC le 28 mars 2022 à Paris.
Manifestation de chauffeurs de VTC le 28 mars 2022 à Paris. (©AFP/GEOFFROY VAN DER HASSELT)

Après la signature d’un accord inédit en France entre chauffeurs VTC et plateformes sur l’instauration d’un tarif minimum par course, les syndicats souhaitent maintenant s’attaquer au revenu minimum garanti. Une revendication ancienne des chauffeurs mais difficile à mettre en place.

Flairant le bon coup médiatique, la plateforme française Le Cab a dégainé en premier. Depuis le 1er février, elle garantit un revenu de 35 euros net de l’heure aux chauffeurs VTC utilisant son application.

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« On veut un secteur économique pérenne »

Le Cab, service de transport VTC premium, ne décompte pas le temps d’attente, mais il rémunère le temps d’approche ainsi que le temps de transport des voyageurs. « Personne aujourd’hui sur le marché ne fait ça », promet le président de l’entreprise, Yves Weisselberger.

On a toujours soutenu l’idée que si on veut un secteur économique pérenne, il faut qu’il existe des garanties.

Yves WeisselbergerPrésident de Le Cab

35 euros net, « c’est ce qui permet à un chauffeur de gagner correctement sa vie » une fois déduites les charges, le prix de l’essence et du véhicule, estime-t-il. « Ça aurait été bien qu’on s’en parle entre nous plutôt que d’utiliser cette annonce comme un effet de com’ », a déploré Fabian Tosolini, délégué national du syndicat Union-Indépendants.

Il ajoute que 35 euros ne suffisent pas à couvrir les coûts dans certains cas comme les longues attentes à l’aéroport de Roissy. « Il serait temps que les plateformes comprennent que dans le dialogue social, il y a un certain nombre de règles », a-t-il rappelé.

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 7,65 euros net par course

Depuis les toutes premières élections syndicales de mai dernier chez les travailleurs indépendants (chauffeurs VTC et livreurs), l’Autorité de régulation des plateformes d’emploi (Arpe) est censée organiser le dialogue social dans un secteur encore très déficient en matière de droits sociaux.

Mi-janvier, quatre syndicats sur sept ont signé avec les plateformes un premier accord pour instaurer un revenu minimum mais seulement par course, soit 7,65 euros net (le prix pour le client est plus élevé et inclut les commissions et taxes).

Des débuts encore trop timides pour Union qui souhaite l’ouverture d’un dialogue plus global sur la question des revenus, comme le gouvernement l’a appelé de ses vœux. 

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Revaloriser la tarification horokilométrique

Le syndicat réclame « un revenu garanti qui permettrait aux VTC de vivre dignement ». Cela doit passer par « la revalorisation de la tarification horokilométrique », insiste Fabian Tosolini.

Cette mesure permet de calculer le prix d’une course en fonction du temps passé et des kilomètres parcourus. Actuellement, les plateformes rémunèrent entre 1,05 euro et 1,20 euro du kilomètre, selon Union.

« Pour atteindre un seuil de rentabilité, on devrait être à 1,40 euro du kilomètre sur une gamme éco, pour une berline à 1,95 et pour la gamme van, on devrait être à 2,50 », estime Brahim Ben Ali, secrétaire général du syndicat INV.

Brahim Ben Ali, secrétaire général de l'Intersyndicale nationale VTC (INV), le 28 mars 2022 lors d'une manifesttaion à Paris.
Brahim Ben Ali, secrétaire général de l’Intersyndicale nationale VTC (INV), le 28 mars 2022 lors d’une manifesttaion à Paris. (©AFP/Geoffroy VAN DER HASSELT)

Lui et son organisation, qui dit rassembler 4700 chauffeurs, refusent de participer aux discussion syndicales car ils en contestent les modalités.

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Temps d’attente

Sur l’initiative de Le Cab, « c’est du marketing », juge-t-il. « Ils sont en train de sortir tout et n’importe quoi pour dire : on fait mieux que l’accord, mieux qu’Uber », s’insurge Brahim Ben Ali. Les chauffeurs VTC indépendants méritent mieux, affirme-t-il.

L’huile de vidange a explosé de 40%, les pneumatiques même chose, tout a augmenté, on fait comment ?

Brahim Ben AliSecrétaire général du syndicat INV

La manager générale d’Uber France, Laureline Seyries, reconnaît qu’il est « probable » que la question des revenus soit « parmi les tout prochains sujets » abordés.

Défis techniques

Mais de nombreux défis techniques se posent pour évaluer le temps de travail. « Quand vous êtes en temps d’attente sur Uber, vous pouvez très bien être en train de prendre une course pour une autre plateforme », rendant la prise en compte du temps d’attente impossible, dit Mme Seyries.

Uber compte 32 000 chauffeurs sur sa plateforme, mais estime que les trois quarts d’entre eux utilisent également d’autres applications.

Le logo d'Uber sur une tablette le 1er octobre 2019.
Le logo d’Uber sur une tablette le 1er octobre 2019. (©AFP/Archives/DENIS CHARLET)

Fabian Tosolini souhaiterait voir d’autres paramètres pris en compte comme « la facturation de services supplémentaires, par exemple les sièges-bébé, et surtout, une juste rétribution de la valeur des données créées par les courses », qui ne profitent pour l’instant qu’aux plateformes.

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Source : © 2023 AFP

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