L’Institut national du cancer (INCa), en association avec Santé publique France, a présenté les résultats ce lundi de son Baromètre Cancer 2021. L’enquête relayée par France Info s’intéresse tous les cinq ans aux croyances et connaissances des Français autour de cette famille de maladies. Sept répondants sur dix y estiment disposer d’informations solides sur le sujet.
De nombreuses croyances
Pourtant, plusieurs résultats du sondage tendent à démontrer l’inverse. 23 % des personnes interrogées pensent par exemple que boire un peu de vin diminue le risque de cancer. De même, seuls 20 % des fumeurs considèrent qu’il y a un risque de cancer lié au tabac au-delà de 20 cigarettes par jour. En France, le tabac et l’alcool sont en réalité les deux premières causes de cancer, qui est lui-même le premier facteur de mortalité prématurée dans le pays.
Concernant les cancers de la peau, de nombreux sondés minimisent également le rôle prépondérant d’une exposition excessive au soleil ou aux UV artificiels sur l’augmentation des risques. À l’inverse, de nombreuses personnes interrogées ont surestimé l’importance de l’hérédité dans le risque de développer un cancer, alors que seuls 10 % des cas ont une origine génétique.
Améliorer la prévention
Aux yeux de Suzette Delaloge, oncologue et directrice du programme de prévention personnalisée des cancers de l’Institut Gustave Roussy, ces résultats s’expliquent d’abord par la diffusion de nombreux « messages contradictoires ». L’alcool en petite quantité est par exemple parfois présenté comme bénéfique pour la santé, notamment pour les risques cardiovasculaires. Pour Norbert Ifrah, président de l’Institut national du cancer, ces résultats traduisent aussi un « besoin de se sécuriser » et de se « rassurer ».
Afin d’améliorer l’information des Français sur le cancer, Suzette Delaloge a proposé de « créer de nouveaux professionnels de santé plus dédiés à la prévention des cancers ou d’autres maladies ». Pour rappel, près de la moitié des cancers sont évitables car liés aux modes de vie. En matière de prévention, l’information autour des risques liés à certains aliments est d’ores et déjà en progression.