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Les ondes la font tellement souffrir que Ginette, 78 ans, dort dans une tente au fond de son jardinet

Electrosensibilité Pornichet
Dans son dossier, Ginette répertorie les antennes qui l’entourent ©Benjamin Epineau

Avant janvier 2021, Ginette l’assure : « Je n’avais jamais été malade ». Mais depuis deux ans, la vie de cette ancienne employée de maison a basculé.

« Du jour au lendemain, les premiers symptômes sont apparus, des sifflements et des grésillements dans ma tête. Maintenant, j’en ai jour et nuit », affirme la femme de 78 ans.

« De nombreuses nuits dans ma voiture »

Au fil du temps, d’autres troubles se développent : perte de mémoire immédiate, fatigue intense, insomnie, tremblement, perte de cheveux et des sourcils…

« Comme je ne supportais plus de dormir chez moi, j’ai passé de nombreuses nuits dans ma voiture sur des parkings, mais ça n’allait pas mieux.

J’ai installé une tente au fond de mon jardinet, je dors un peu mieux », affirme la propriétaire depuis 21 ans d’un appartement en rez-de-chaussée à Pornichet.

Découverte de l’antenne 5G

Quelque temps plus tard, Ginette découvre la source qui semble être à l’origine de tous ses problèmes. « À force de recherche, mon fils a étudié la piste des ondes », se rappelle la Pornichétine qui n’a pas internet.

Et quand il l’amène près de l’antenne de Villes Blais passée de la 4G à la 5 G, située à 1,5 km de son domicile, Ginette se souvient de sa réaction :

« Plus je me rapprochais, plus j’avais des maux de tête d’enfer, mon corps tremblait et mon cœur battait très fort. »

Dès lors, dans un dossier, la septuagénaire répertorie les antennes qui l’entourent : « Il y en a 10 autour de chez moi dans un rayon de 3 km », indique-t-elle.

Le syndrome constaté par un médecin du CHU de Nantes

Vésicules sur le ventre et les bras, brûlures de la peau et de la bouche, saignement du nez, problème de sommeil… Selon elle, Ginette perçoit de plus en plus violemment les effets des ondes.

Elle raconte :

« Mon médecin traitant m’a dit d’aller voir un psychiatre »,

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Mais dans un certificat médical, délivré le 11 juin 2021, un docteur attaché en pathologie professionnelle et environnementale qui intervient au CHU de Nantes, constate « qu’après l’examen du dossier médical, l’examen de l’état intérieur, l’examen des pièces portées à ma connaissance et l’examen du questionnaire issu de l’étude européenne hypersensibilité aux champs électromagnétiques, Mme Ginette XXX présente un syndrome d’hypersensibilité aux champs électromagnétiques ».

Que dit l’Anses ?

En 2018, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a publié les résultats de son expertise relative à l’hypersensibilité aux ondes électromagnétiques (EHS).
 
L’Agence conclut que les douleurs et la souffrance (maux de tête, troubles du sommeil, de l’attention et de la mémoire, isolement social, etc.) exprimées par les personnes se déclarant EHS correspondent à une réalité vécue, les conduisant à adapter leur quotidien pour y faire face. »
 
Toutefois, les connaissances scientifiques actuelles ne mettent pas en évidence de lien de cause à effet entre les symptômes dont souffrent les personnes se déclarant EHS et leur exposition aux ondes électromagnétiques », pour l’Anses, qui ajoute :
« Néanmoins, les symptômes, qui peuvent avoir un retentissement important sur la qualité de vie de ces personnes, nécessitent et justifient une prise en charge adaptée par les acteurs des domaines sanitaire et social (…) »

Consciente des débats, Ginette résume :

« Je sais qu’il y a des questions sur les ondes, mais mes symptômes existent, on ne peut pas le nier. » 

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Recherche d’une location

Achats de bonnets et de draps « anti-ondes », jugés comme « des arnaques » par Ginette, intervention de spécialistes à son domicile, « rien ne marche pour me sortir de cette situation », confie-t-elle.

Dès lors, la retraitée ne voit plus qu’une solution : déménager dans une zone blanche (un territoire non couvert par un réseau, NDLR) de préférence en Loire-Atlantique.

Malgré ses annonces, elle ne trouve rien : « Je fais tout ce que je peux pour échapper aux ondes, mais c’est impossible de trouver quelque chose ». 

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