L’exécutif s’est retrouvé dans la tempête lundi à l’Assemblée nationale au sujet de ses précédentes déclarations sur la retraite minimale à « 1.200 euros ». Les oppositions ont ainsi pilonné les « mensonges du gouvernement » sur ce sujet, tandis que l’exécutif revendique une « revalorisation pour un quart des nouveaux retraités », avec un minimum de « 85 % du Smic pour une carrière complète ».
« Le gouvernement se moque des Français. La retraite à 1.200 euros, aujourd’hui on ne sait plus ce qu’il en est (…). On apprend que le nombre de Français concernés devient ridicule », a attaqué Jean-Philippe Tanguy (RN). « Vous avez menti aux Français. Combien de personnes vont bénéficier de ce petit « goodies » ? », a pour sa part lancé l’Insoumise Clémentine Autain. La question est revenue de façon récurrente à gauche et le LFI François Piquemal a même cité le rappeur SCH : « se lever pour 1.200 euros c’est insultant ».
« Pas de surprise, pas de tromperie », selon Dussopt
« Pendant toute sa campagne, le président de la République s’est engagé sur une retraite minimum égale à 85 % du SMIC pour une carrière complète, c’est écrit dans sa profession de foi, il n’y a pas de surprise, pas de tromperie », a répondu le ministre du Travail Olivier Dussopt.
« Grâce à cette réforme, parmi les retraités actuels 1,8 million vont bénéficier d’une revalorisation de leur pension ». Et « nous savons que sur les 800.000 nouveaux retraités chaque année, 200.000 bénéficieront d’une pension plus importante » du fait de cette mesure, soit une revalorisation pour un « quart des nouveaux retraités », a-t-il assuré.
Le gouvernement avait promis un minimum de 1.200 euros par mois de pension après une carrière complète au Smic, sans préciser le nombre de personnes concernées. Pour toucher 1.200 euros, il faudra avoir validé tous les trimestres requis (168 soit 42 ans aujourd’hui, 172 soit 43 ans d’ici 2027) avec une rémunération au niveau du Smic. Un cas de figure théorique qui ne sert qu’à calculer ce « minimum contributif » auquel chaque retraité a droit.
Ceux qui ont fait « beaucoup de temps partiel », par exemple, auront « une augmentation mais ça n’arrivera pas forcément à 1.200 euros, même avec une carrière complète », a précisé Olivier Dussopt. Ce ne sera donc pas 1.200 euros minimum pour tout le monde, mais toutes les petites pensions bénéficieront d’un coup de pouce, entre 25 et 100 euros par mois selon les cas. Les 1.200 euros affichés correspondent en réalité à 85 % du Smic net – actuellement de 1.353 euros par mois, mais qui sera probablement revalorisé en cours d’année pour suivre l’inflation.