
Comme de nombreuses églises de villages, l’église romane Saint-Martin de Broglie (Eure), datant du XIe siècle, fait la fierté de la municipalité. Pourtant, elle souffre depuis plusieurs années de dégradations, notamment sur ses vitraux. Mais cela va changer ! Le conseil municipal du 12 décembre 2022 a voté pour la restauration des treize vitraux des baies hautes (donnant sur le toit), ainsi que deux situés au niveau du sanctuaire (partie autour de l’autel).
En effet, de nombreux petits carreaux sont cassés. Pour les deux verrières (autre nom des vitraux) du sanctuaire, « il y a certains panneaux avec des lacunes, donc il va falloir créer des pièces », déclare Marie Caron, l’architecte du patrimoine pour ce dossier.
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Les vitraux des baies hautes ont une centaine d’années et l’usure du temps, ainsi que les coups des pigeons et autres oiseaux contre le verre, n’ont pas aidé à leur conservation. Pour les deux autres verrières, datant du XIXe siècle, ce sont des « jets de pierres », déclare l’architecte du patrimoine, basée à Rouen, qui ont brisé les personnages.
Bien que les passants les remarquent peu en visitant les rues adjacentes ou l’édifice religieux, il devient urgent de les restaurer. La nouvelle chaudière permet d’apporter plus de confort, cependant, la chaleur s’échappe par les vitraux cassés.

Les travaux de rénovation des vitraux se dérouleront sur trois ans. Des travaux de maçonnerie sur deux baies seront également mis en place « pour consolider l’ensemble, car en enlevant les vitraux, les maçonneries vont être endommagées, ajoute Roger Bonneville, le maire de la commune. Nous allons y aller par étape, ce sera du cas par cas pour chaque vitrail. »
Nous avons eu la chance de ne pas avoir de dégâts pendant la Seconde Guerre mondiale, donc les vitraux sont très vieux.
Des travaux pour la fin de l’année
Marie Caron vient d’envoyer sa demande d’autorisation de travaux à la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC), obligatoire avant de rénover un monument classé. « Cela peut prendre six mois », prévient-elle. Après cela viendra le temps de la consultation des entreprises, puis les demandes de subventions par la mairie. Celle-ci va faire appel au dispositif « Mon village, mon amour », mis en place par le Département. Celui-ci procure aux communes une aide financière pour les travaux de restauration du patrimoine, protégé ou non, aussi bien cultuel, comme pour les églises ou les chapelles, ou vernaculaire, par exemple les lavoirs, les fontaines, ou encore les fours à pain.
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La mairie fera également appel à la dotation d’équipement des territoires ruraux (DETR), « suivant les travaux que nous aurons à réaliser », explique l’édile. Ces derniers ne commenceront donc pas avant la fin de l’année, le temps de recevoir la réponse de la DRAC, puis que les demandes de subventions soient envoyées et, comme l’espère le maire, accordées.
Une fois les travaux terminés, « les vitraux seront protégés, projette Roger Bonneville. Nous allons mettre des grillages pour éviter qu’ils ne recassent dans deux ou trois ans ».
Des travaux dans les règles de l’art
L’église de la commune et plusieurs de ses vitraux sont classés aux monuments historiques depuis 1862. Ainsi, les travaux sont réalisables seulement par des professionnels. « Il faut passer par des entreprises très spécialisées », explique le maire, c’est pourquoi ils ont fait appel à une architecte du patrimoine de plus de 10 ans d’expérience, une obligation légale. Durant la consultation des entreprises, plusieurs points cruciaux seront inscrits dans le cahier des charges. « Nous demanderons que les artisans soient spécialisés dans la restauration de vitraux et sachent peindre », annonce Marie Caron. En effet, plusieurs personnages seront à redessiner.

Un bilan des dégâts a déjà été effectué par l’experte, cependant il peut encore changer. « On peut casser des pièces au moment de la dépose, explique-t-elle. Des morceaux de verre peuvent être bloqués dans le ciment [de la fenêtre]. » Un deuxième bilan avant la rénovation sera donc fait sur une table lumineuse. Les artisans passeront ensuite à la rénovation en tant que telle. « Le temps de la restauration est relativement long, cela peut prendre entre deux et quinze jours selon les détails », éclaire Marie Caron.
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D’autres travaux seront à réaliser plus tard
Après le changement de la chaudière, puis bientôt les vitraux, d’autres travaux seront à réaliser dans l’édifice. Les grands vitraux de l’église, datant de 1896, avaient déjà été refaits, il y a une vingtaine d’années. « Il y a toujours des travaux à réaliser dans une église, mais elle est plutôt en bon état », annonce l’architecte du patrimoine.
Un échafaudage qui n’empêchera pas les messes
Durant toute la durée des travaux, soit trois ans, un échafaudage sera mis en place dans l’église. Ce qui permet d’économiser les coûts de mise en place et de démontage de cette structure. Cependant, il ne dérangera pas la messe, très fréquentée, du dimanche, comme le promet le maire.