
Stéphane Moulin avait des messages à faire passer, vendredi 17 février 2023, en conférence de presse. Quatre jours après un match nul jugé satisfaisant à Metz, l’entraîneur du Stade Malherbe Caen est longuement revenu sur la réalité d’une saison faite de hauts et de bas. Si sa formation se distingue par son irrégularité, « c’est une question de valeur », dit-il. Caen serait tout simplement confronté à ses limites intrinsèques.
Il faut qu’on soit en capacité de bien s’analyser. On sent qu’il ne manque pas grand-chose, mais pour valider des bonnes séquences, des bonnes périodes, il faut être en capacité de le faire. Je pense qu’on met ce qu’il faut en œuvre, mais on n’est pas toujours en capacité de le réaliser.
Enchaîner les prestations de qualité est une composante de la performance. « Ce n’est pas pour ça que ça ne va pas, mais quand on se retrouve dans l’obligation de confirmer, c’est ça notre vrai problème, poursuit le technicien. Une équipe de qualité, elle le montre sur la durée. Les coups, tout le monde sait en faire. On le voit en Coupe de France, en coupes d’Europe. Être capable de le répéter de manière durable, c’est autre chose. »
Pas loin, mais…
À l’inverse, Caen a de quoi ruminer les points perdus contre des formations moins bien classées. « On est capable de rivaliser contre les meilleurs, mais on n’est pas sûr de battre les équipes supposées moins fortes que nous, observe Stéphane Moulin. Dans notre parcours, il y a beaucoup trop de matchs nuls. » L’entraîneur malherbiste regrette ceux concédés devant Laval ou Saint-Etienne, sans parler de la défaite subie à Bastia après avoir manqué un penalty.
Lors de ces trois matchs, on a pris deux points sur neuf. Si on veut avoir des ambitions, on ne peut pas prendre deux points sur neuf, compte tenu de la physionomie de ces matchs.
Ces rencontres ont plutôt bien incarné le sentiment que laisse Malherbe. « À la fois, on n’est pas loin donc on doit garder l’espoir. En même temps, on se dit que ça se répète. » Et ce n’est donc pas sans raison.
« Travailler dans tous les secteurs »
Le Stade Malherbe, neuvième budget du championnat, n’a pas une équipe pour être durablement en position dominante au sein de cette Ligue 2. « L’équipe, le groupe, le club avancent, progressent., estime Stéphane Moulin. Mais pour aller tutoyer le Graal, il faut qu’on continue de travailler dans tous les secteurs. » Désireux de monter sous trois ans suite à l’arrivée de Stéphane Moulin aux commandes, Caen va devoir passer la vitesse supérieure pour passer un vrai cap la saison prochaine.
Il faut travailler sur le terrain mais aussi travailler pour construire une équipe qui se rapproche de celles qui affirment leurs ambitions. Nous, on a envie mais on n’a pas eu la prétention dès le début de dire qu’on avait les armes pour se considérer comme un prétendant.
La recette pour l’être, Stéphane Moulin la connaît. « Il faut un socle solide et amener des vraies plus-values à l’équipe. » Or ni l’un, ni l’autre n’apparaissent comme une évidence. « En Ligue 2, quand certains joueurs font une bonne saison, le socle que vous voulez constituer avec eux s’effondre parce qu’ils partent. Vous n’avez pas toujours la réussite de trouver meilleur. L’idée serait d’être meilleur chaque année. Quand vous perdez trois éléments forts, il faut avoir les bonnes pioches. »
Une équipe plus forte ? « Je ne sais pas »
« Le meilleur recrutement, c’est garder nos meilleurs joueurs. » Caen n’a pas remplacé certains d’entre eux à valeur égale la saison dernière, qu’il s’agisse de Johann Lepenant ou de Nuno Da Costa. Néanmoins, l’équipe actuelle est en avance sur les temps de passage du précédent exercice.
Est-elle plus ou moins forte que sa devancière ? « Honnêtement, je ne sais pas, répond Stéphane Moulin. Il y a certainement des postes qui ont été améliorés, d’autres qui ne l’ont pas été. C’est toujours difficile de comparer une équipe à une autre. » Le niveau des adversaires est un facteur à prendre en compte, mais il est difficile à intégrer dans la réflexion. Stéphane Moulin a plus de certitudes quand il s’agit du groupe dans son ensemble.
Je pense que le groupe de travail est plus fort que la saison dernière, plus dense, plus homogène.
Caen, plutôt épargné par les blessures, n’en tire pas tout à fait le profit espéré. Mais sa victoire à Sochaux (deuxième), son nul contre Bordeaux (troisième), son nul à Metz (quatrième), sa victoire sur Bastia (septième) rappellent, en ce début d’année civile, qu’il est capable de rivaliser avec tout le monde. Mais pas tout le temps…