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Loire-Atlantique : ces distributeurs automatiques remplaceront-ils les petits commerces ?

Au centre, le créateur du distributeur nouvelle génération, Florian Nerrière.
Au centre, le créateur du distributeur d’une nouvelle génération, Florian Nerrière. ©Districlick

Cantonnés aux pains et aux pizzas, les distributeurs automatiques alimentaires se développent désormais à d’autres produits. Fruits et légumes, œufs, lait et même huitres ont, par exemple, fait leur apparition ces dernières années en LoireAtlantique. Souvent près de producteurs.

Une nouvelle étape est en passe d’être franchie avec Distri’click. L’entreprise, implantée à Haute-Goulaine, a commencé à concevoir des machines pouvant s’adapter à un maximum d’autres produits. « Le principe existe déjà depuis des années, reconnait Florian Nerrière qui a commencé à plancher sur le sujet, juste avant la crise sanitaire. Mais je souhaitais améliorer ce matériel qui se multipliait dans les centres-villes en le dotant d’autres services ». Après avoir noté plusieurs manques et handicaps.

En effet, ce qui est déjà en place est en général monoproduit. Souvent sous forme de casiers, il n’y a qu’un seul article à l’intérieur de chacun d’entre eux, donc une perte de place. Et sans être connecté au fournisseur, il y a une absence d’informations préjudiciable pour lui.

Florian Nerrière, le gérant

Alors commercial chez Bourmaud équipement (fabricant de matériels pour les professionnels de la boulangerie tels que pétrins, fours…), Florian Nerrière s’associe avec son dirigeant pour développer et concevoir le concept. 

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60 machines déjà vendues

En utilisant les locaux dans le parc d’activités de la Lande-Saint-Martin où un atelier de 300 m2 a été spécialement aménagé. Après les premières présentations des prototypes lors des salons professionnels, une communication via les réseaux sociaux et du démarchage ciblé, le distributeur suscite de l’appétit.

On avait prévu la vente d’une quinzaine en 2022 pour cette première année d’exercice, finalement on arrive à 60.

Le directeur

Florian Nerrière est entouré d’une équipe de 6 personnes pour mener ce projet. « Et 2023, s’annonce prometteur. J’ai des commandes jusqu’en mars ». 

Il faut dire que le mastodonte a bien évolué. Au-delà de sa carrure (2,20 mètres de haut pour 1,50 m de large et 700 kg) qui lui permet de placer plus de 150 produits de quelques dizaines de références, le « Dis’patch », comme il est surnommé, est doté d’une intelligence… artificielle. « Tout est automatisé et digitalisé, explique le concepteur. C’est un peu le principe de distributeurs de friandises et de sodas avec un système de poussoir. Mais au lieu que le produit tombe, c’est un bac qui fait l’ascenseur et qui vient le chercher délicatement à sa hauteur. De plus, le client peut récupérer plusieurs articles à partir d’une seule commande ».

Et pour le locataire de la machine, de nombreux avantages ont été pensés : « il peut consulter en temps réel et de son portable la gestion de ses stocks ». Et en cas de dysfonctionnement, les pannes sont réglées par une hot-line également à distance : « 9 fois sur 10 », précis Florian Nerrière qui estime que c’est un taux satisfaisant pour un équipement en lancement.

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24 heures sur 24

Les premiers clients viennent uniquement de l’alimentaire. Boucheries, traiteurs, épiceries, fast-foods… la liste demeure quand même diversifiée. Il y a ce cuisinier vendéen qui propose des bocaux de ses mets raffinés. Ce parc aquatique qui propose un menu (sandwich, boisson, dessert), mais aussi ce spécialiste des burgers qui a acheté cinq machines pour couvrir la ville de Brest ou encore ces producteurs fermiers qui mettent à disposition différents morceaux de boucherie et charcuterie pour l’un et différents desserts laitiers pour l’autre.

A la Ferme de chez nous, à Mouzillon, le magasin a installé ce distributeur pour contenter une clientèle 24 heures sur 24.

Aucun commerce ne peut faire aussi bien en ouverture. Le fait qu’on peut gérer la température est un autre avantage pour la conservation. A l’inverse, l’outil peut être équipé de micro-ondes pour réchauffer aussitôt les aliments achetés pour manger sur place. 

Florian Nerrière.

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Pour aider les petites communes

Des distributeurs qui ont déjà tapé dans l’œil des petites communes où le commerce se meurt.

Avec plusieurs distributeurs, on peut même former une petite épicerie de produits essentiels.

Le fondateur de Distri’click 

Celui qui, pour avoir grandi à Saint-Germain-sur-Moine, connait bien le monde rural et ses difficultés à conserver ses boutiques. « Et sans elles, c’est une population qui va aller habiter ailleurs. Pour certaines collectivités, il y a vraiment urgence. Et certaines en ont marre d’investir dans un local avec des expériences qui ne fonctionnent pas : des commerçants qui, malgré leur plein de bonne volonté et des amplitudes horaires phénoménales, n’arrivent pas à se dégager de salaire. Car les consommateurs, qui râlent quand il n’y a plus ces vitrines, vont ailleurs quand elles sont ouvertes. C’est une forte ambiguïté ».

Un distributeur a été installé près de la ferme de chez nous à Mouzillon. On y retrouve beaucoup de produits de charcuterie.
Un distributeur a été installé près de la Ferme de chez nous à Mouzillon. On y retrouve beaucoup de produits de charcuterie. ©Hebdo de Sèvre et Maine

Reste l’absence d’humanité dans cette innovation. « Oui, peut-être. Mais cela peut aussi aider des commerçants, répond Florian Nerrière. Je m’explique : un boucher m’a contacté, car il est à un stade, où, parce qu’il travaille très bien, il ne peut plus assurer toutes les commandes. Mais un deuxième pas de porte rendrait sa situation financière tendue même s’il augmente son chiffre d’affaires. Du coup, ce distributeur peut être une solution. D’autant qu’il peut s’associer à un fromager et un autre maraicher par exemple. Et remplir la machine pour de la vente directe ». Un investissement à coût moindre qu’un bâtiment : 20 000 euros l’appareil ou une location à 500 euros par mois. Et sans main-d’œuvre, parfois difficile à trouver.

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Quant à la sécurité, l’équipement est blindé. « Le plexiglas utilisé est la matière que l’on retrouve sur les boucliers de CRS. Et puis, le fait que tout soit réglé par carte bancaire, donc sans monnaie à l’intérieur, diminue les tentations de dégradations », conclut Florian Nerrière à la tête d’une équipe qui a encore plein d’autres idées pour nourrir ses distributeurs, imaginés et assemblés dans le Vignoble nantais.

Distri’click, parc d’activités de la Lande Saint-Martin à Haute-Goulaine. Contact : 07 67 26 18 73. Renseignements sur www.districlick.fr. Pages Facebook, Linkedin et Instagram.

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