
Il a 29 ans, elle en a 27. Leur union a pris fin -après avoir été houleuse- et le mardi 31 janvier 2023, ils se sont retrouvés à la barre du tribunal correctionnel de Saint-Nazaire pour violences réciproques.
Parachute de cocaïne
Dans la nuit du 14 au 15 octobre 2022, lorsque la police arrive, les pompiers s’affairent autour d’un homme blessé à la jambe, dans l’escalier entre le deuxième et le troisième étage d’un immeuble, un parachute de cocaïne vide sur une marche.
Tous les deux étaient alcoolisés. Revenant d’un repas d’entreprise, la jeune femme explique que son ex est arrivé ivre et qu’ils se sont disputés pour une histoire d’argent, qu’il s’est énervé, lui a tiré les cheveux, lui frappant la tête contre le sol après l’avoir fait chuter.
Elle reconnaît avoir saisi un couteau de cuisine « pour lui faire peur » mais que le coup porté au mollet « n’était pas volontaire ». Elle aura quatre jours d’arrêt de travail pour des hématomes et dermabrasions. Lui, dont la plaie s’est infectée par la suite, en aura huit.
Demande d’argent
Un voisin déclare qu’il a déjà appelé la police, et que régulièrement, il a entendu des disputes.
Il précise :
« À minuit 45, ils se disputaient, la voisine demandait de l’argent, ça a duré 15 à 20 minutes, ensuite j’ai entendu des bruits sourds sur le sol. Elle criait. Cela a réveillé ma compagne. »
Il ajoute que l’homme est descendu dans l’escalier, qu’il saignait, que la femme est sortie, rouge, en l’insultant et lui demandant « de se barrer ».
« C’est dommage d’en arriver là »
Le prévenu admet : « J’étais sur le canapé, elle m’a réclamé l’argent que je lui devais des vacances. J’ai plein de torts, je sais, je les assume ».
Il doit en effet répondre d’autres faits sur son ex-compagne en février et en août. Pour le coup de couteau, il la dédouane : « Elle n’a pas fait exprès ».
La Nazairienne complète :
« J’ai dit cette fois, tu ne me défonceras pas. Je suis allée chercher le couteau pour lui faire peur. Le coup est parti quand j’étais au sol. »
Elle déclare « prendre un traitement pour l’héroïne » et regrette : « Je n’aurais pas dû prendre le couteau ». Lui confesse : « C’est dommage d’en arriver là ».
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En février, l’homme était parti. Revenu, il était accueilli par les gendarmes, ce qui lui a valu une condamnation pour conduite en état d’ivresse (il a été relaxé pour les violences de février).
Pour la procureure, si les déclarations sont réciproques, la prévenue doit être condamnée pour violences volontaires : « Ce n’est pas de la légitime défense ».
Ce n’est pas l’avis de Me Aurélie Fournard :
« Il est rentré complètement ivre, c’est lui qui a commencé à lui porter des coups de pied et poing. »
Me Denis Lambert assiste le jeune homme : « Cette affaire éclaire les comportements humains. Ils ne pouvaient pas vivre ensemble et se sont quittés définitivement ».
Les peines
Pour lui, la procureure a requis douze mois de prison avec sursis, une annulation de permis de conduire de huit mois et une interdiction de tout contact avec la prévenue. Le tribunal l’a suivie.
Pour elle, au lieu des cinq mois avec sursis demandés, ce sera 60 jours amende à six euros.