Par Philippe Rifflet Publié le Actu Lyon Voir mon actu Suivre
Il ne décolère pas le propriétaire de l’immeuble Liligo situé Place Jutard au pied du pont de la Guillotière. En cause, la décision unilatérale de la mairie de Lyon (Rhône) de ne pas renouveler l’autorisation à la Société JC Decaux de commercialiser une enseigne lumineuse installée sur son toit.
« Pour la mairie, je n’existe pas »
« C’est le fait du Prince, le maire décide tout seul, sans même prendre le soin de prévenir le propriétaire. Pour eux c’est simple, je n’existe pas… » s’insurge celui qui défend un bien de famille détenu depuis 1870.
Pressé par la ville qui aurait pu lui infliger des pénalités, l’afficheur n’a pas traîné pour démonter son enseigne qui a disparu du paysage en l’espace de quelques heures.
Parti en guerre contre la pollution lumineuse, le maire de Lyon est passé aux actes en intimant à l’exploitant de démonter sa publicité.
Longtemps appelé l’immeuble « Panasonic » parce qu’il hébergeait une pub lumineuse du même nom, l’immeuble de 70 appartements de la place Jutard était devenu l’immeuble « Liligo » depuis 2016.
« Pourquoi la mairie continue d’éclairer la façade de l’immeuble ? »
Pour le propriétaire contacté par Actu Lyon, « La mairie fait de la politique en regardant par le petit bout de la lorgnette. Ou alors il faudra qu’on m’explique pourquoi la ville elle-même continue d’éclairer la façade avec des projecteurs ? Il faudrait un peu de cohérence ! »
Et d’expliquer que les revenus tirés de l’enseigne lumineuse permettaient de financer des travaux de rénovation du bâtiment. D’ailleurs, les locataires n’ont pas manqué de s’inquiéter sur les réseaux sociaux des possibles répercussions sur le montant des loyers et charges que cette perte de revenu pour le propriétaire pourraient entraîner pour eux.
« J’ai décidé de ne rien reporter sur les loyers » explique le propriétaire. « Je peux me le permettre parce que je suis ne suis mono-propriétaire ; ça ne se passera sûrement pas le cas pour les immeubles en copropriété… »

Ce revenu devait permettre de financer des travaux de transition énergétique
Ce qui le met en rage, c’est que le revenu tiré de la publicité installé sur son toit était justement destiné à financer une partie de son plan de transition énergétique du bâtiment pour le transformer en « immeuble passif » économe en énergie.
La transition énergétique, c'est un vrai sujet. Mais ça se construit. Ce h'est pas en éteignant deux enseignes qu'on va sauver la planète.
Le propriétaire a écrit au maire de Lyon pour lui demander des explications, et surtout pour avoir la chance de s’expliquer. A voir s’il obtiendra une réponse.
En tout cas, il est bien décidé à ne pas se laisser faire. « Je suis en train de fédérer d’autres propriétaires d’immeubles concernés par le choix de la ville de supprimer les enseignes pour engager collectivement les actions possibles. En tout cas je vais me battre ».
A suivre donc.